Le Temps des Valeurs

4.94 La traversée du labyrinthe de l’imaginaire institué des sciences de gestion (2)


1. Rapide état des lieux des imaginaires institués en sciences de gestion

Les sciences de gestion déclarent à être au service de l’action. Elles prétendent fournir des outils et des méthodes rationnelles pour gérer les organisations et optimiser leur efficacité. Elles se définissent comme des sciences pragmatiques dépourvues d’idéologies. (Ellul, )
 
Elles ont beaucoup emprunté aux sciences exactes en adoptant la plupart du temps une épistémologie positiviste pour justifier de leur scientificité. Ce constat est d’ailleurs confirmé par les travaux d’Eve Chiapello et Patrick Gibert (2013) qui démontrent que malgré des alternances au cours de leur histoire, ce qui prévaut dans les discours des sciences de gestion c’est « leur prégnance aux croyances rationnelles ». (2013 : 47).
 
Leur crédibilité est renforcée par l'utilisation de méthodes de calcul et de mesure axées sur des données chiffrées, visant à garantir une maîtrise de l’information et des risques. Ces méthodes sont également faciles à reproduire et à généraliser, offrant ainsi des normes sécurisantes. Les travaux de recherche académiques qui s'en inspirent privilégient, toujours pour faire (davantage) science le modèle de raisonnement hypothético déductif considéré comme la référence la plus crédible. 
 
Il a fallu attendre les années 2000 pour découvrir, qu’elles ne sont pas aussi neutres qu’il y parait. Ce sont aux chercheurs du courant du « Critical Management » qu’on doit de prendre conscience que les instruments de gestion ont une double dimension : fonctionnelle c’est-à-dire qu’ils permettent de résoudre des problèmes concrets et mais aussi symboliques dans le sens où ils sont porteuses de violence et de domination. 
 
En objectivant de manière extrême le réel, elles ont réduit « le travail » à n’être qu’une « une chose » en supprimant toute subjectivité (Enriquez 1997, Bourguignon, 2005, Desjours (2007, Clot 2003)). Par ailleurs, elles sont avant tout au service de l’actionnaire qui reste pour finir le maitre du jeu (Collette et Richard, 2000).  Associées au Lean management, elles ont été perçues comme des instruments de persécution au service d’une productivité « insoutenable parce que sans limite » (Bruyère, 2018).
 
Eve Chiappelo et Patrick Gibert (2013) ont fait un long travail pour montrer que derrière les outils de gestion il y a toujours une forme d’instrumentation du social. C’est pourquoi, ils nous invitent à les considérer comme « un fait social total que l’on doit apprendre à lire et décrypter pour découvrir le culturel qui s’y loge »( Dagognet, 1989). 
 
Avec Bruno Latour (2017) on franchit un pas de plus dans le doute qu’on peut avoir sur leur prétendue objectivité en rappelant qu’elles ont été « incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté des ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement ? Comment parler d’efficacité à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus d’une décennie ? Comment appeler rationaliste un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants ? (2017 :86 Ou atterrir). 
 
Il y a plusieurs façons de comprendre « cette clôture ». Le concept de rationalité limitée théorisée par Herbert Simon suggère une première explication. Mais celui – ci n’englobe pas l’ampleur de l’enfermement dans laquelle la rationalité gestionnaire est encastrée.  
 
Cornelius Castoriadis nous propose un concept qui semble plus adapté à la profondeur de la problématique posé . C ’est celui d’imaginaire institué de la société. 
 
L'imaginaire institué de la société renvoie à « l'ensemble des significations socialement partagées qui donnent forme à la vie sociale et structurent les institutions et les pratiques d'une communauté donnée" ( Castoriadis, C, 1987). L'institution imaginaire de la société. Seuil,)
 
L’institutionnalisation de l’imaginaire   s’opère de façon permanente tout au long de l’histoire car les sociétés humaines sont capables d’auto- création. Elles sont animées dans leur nature profonde par un imaginaire premier ou imaginaire radical qui est en perpétuelle création. 
 
Le processus d'institutionnalisation commence par la création symbolique de significations sociales. Les individus composant une société imaginent et attribuent collectivement des significations à des phénomènes et des pratiques sociales, créant ainsi un monde symbolique partagé. 
 
Les significations créées par les individus sont ensuite institutionnalisées à travers des processus de reconnaissance et de validation sociale. Ces significations deviennent des normes, des valeurs et des représentations collectives qui structurent la vie sociale.
 
Une fois institutionnalisées, ces significations sociales contribuent à la formation d'institutions sociales qui régulent le comportement des individus et organisent les interactions sociales. Ces institutions peuvent inclure des pratiques, des organisations, des lois, des traditions… des modèles, des méthodes, des outils… de gestion. 

Castoriadis souligne que les institutions sociales, bien qu'elles soient créées par les individus, acquièrent une certaine autonomie par rapport à leurs créateurs. Elles exercent une influence sur les individus en tant que structures objectives qui façonnent leurs perceptions, leurs attitudes et leurs comportements.
 
Malgré leur stabilité apparente, les institutions sociales sont toujours susceptibles d'être remises en question et transformées. Castoriadis insiste sur le rôle de l'imaginaire radical dans la création continue de nouvelles significations et de nouvelles formes d'organisation sociale. C’est lui qui nourrit la capacité créatrice et imaginative des individus ainsi que les luttes sociales pour la reconnaissance et la transformation des normes et des valeurs instituées.
 
Pour résumé, on pourrait dire que l’imaginaire institué et l’imaginaire radical instituant sont en constante interaction dialectique qui traverse des périodes de stabilisation et de déconstruction. Les sociétés ne sont donc jamais définitivement déterminées puisqu’elles sont soumises en permanence à des forces de création qui vont générer des transformations.  
 
Il suffit d’observer l’évolution des concepts et des pratiques de gestion pour s’apercevoir que le modèle fonctionne. Les sciences de gestion fonctionnent par mode au gré des enjeux stratégiques qu’elles traversent  (Trepo ?). Elles produisent des conventions implicitement partagées qui vont s’exprimer dans des pratiques organisationnelles normées qui feront peu à peu référence, pendant une durée relative.
 
L'utilisation des concepts d'imaginaires institués et instituants ont un double avantage. Ils permettent à a fois de comprendre l’aliénation quand l’imaginaire institué se sédimente dans des représentations et des croyances inadaptées et l’innovation quand l’imaginaire radical s’actualise pour faire émerger de nouveaux possibles.
 
Le modèle d’analyse proposé par le physicien philosophe Stéphane Lupasco (1973) offre un cadre enrichissant pour comprendre la dynamique du processus d’institutionnalisation de la société. Selon cet auteur, (Psychisme et sociologie, Casterman, Paris, 1973) tous les systèmes, y compris les systèmes sociaux, sont caractérisés par la coexistence de forces qui sont en équilibre précaire. Ces forces contribuent soit à l’homogénéisation soit à l’hétérogénéisation des systèmes.
 
Cette logique contradictoire est utile pour analyser comment les imaginaires collectifs évoluent en réponse aux défis et opportunités de leur temps. Dans chaque période, l’imaginaire institué (les structures et normes établies) et l’imaginaire instituant (les nouvelles idées et innovations) interagissent de manière antagoniste. Les forces d’homogénéisation cherchent à maintenir l’ordre existant, tandis que les forces d’hétérogénéisation poussent vers le changement et la transformation. Ce sont ces forces en tension qui façonnent les comportements individuels et collectifs ainsi que les structures sociales.
 
Appliquée aux théories de Castoriadis, cette approche révèle que les systèmes sociaux se cristallisent ou se rigidifient lorsque les forces d’homogénéisation dominent, limitant ainsi les changements. À l'inverse, les innovations et transformations prennent le dessus lorsque les forces d’hétérogénéisation sont l’emportent, favorisant l'adaptation et la réforme des imaginaires collectifs aux défis et opportunités de leur temps. 
 
Cette dynamique de transformation se réalise en permanence au cours de l’Histoire. Pour Cornelius Castoriadis, elle est l’expression de la puissance de l’imaginaire radical. C’est elle qui permet à la société de se transformer et d’évoluer continuellement. 
 
Entre 1950 et 2025, nous avons identifié 4 types d’imaginaires institués. Il faut comprendre que ceux – ci ne succèdent pas de façon séquentielle comme nous le présenterons plus loin. Gilbert Durand utilise une métaphore hydraulique pour faire comprendre le processus de métamorphose qui s’opère. 
 
 Pour résumer avant de devenir un fleuve elles commencent par un se manifester sous la forme d’un ruissèlement qui peu à peu en se multipliant deviendra un ruisseau, puis une rivière, un confluent et enfin un fleuve pour s’épuiser dans les deltas. Dans ce parcours, les mots sont des alluvions à prendre au sérieux car ils sont des signifiants porteurs de significations profondes. Les vestiges lexicaux laissés par l'évolution des modèles constituent une trace des processus de métamorphose qui ont été à l'œuvre jusqu’à ce que la métamorphose se réalise. Nous disposons avec Gilbert Durand d’une voie sérieuse pour la compréhension des imaginaires en s’efforçant de repérer en particulier ce qui se répète. L’auteur nous invite pour cette quête à explorer les bassins sémantiques d’une époque donnée. 
 
C’est ainsi que plus concrètement, sur le plan de la méthode, nous avons commencé par faire une liste de mots clés très souvent utilisés (redondants) par rapport à une époque donnée à partir de notre propre mémoire Cela nous a permis de mettre en évidence 4 périodes que nous avons confrontées aux travaux de recherche d’un groupe d’experts économistes reconnus : le Cercle Turgot. Les 4 listes ont été ensuite retravaillées avec l’expertise de l’IA. Puis à partir de ces listes, nous avons pu reconstituer les récits propres à chacune de ces périodes. Nous présentons ici une synthèse rapide de cette exploration. 
 
1. Imaginaire glorieux de la croissance  (1950-1970)
 
Cette période est caractérisée par une prospérité économique exceptionnelle, connue sous le nom de "Trente Glorieuses". L'adoption généralisée du Fordisme, l'intervention de l'État via des politiques keynésiennes, et un fort investissement dans l'infrastructure et l'innovation ont marqué cette ère. La société a été profondément transformée par l'expansion économique, entraînant une élévation du niveau de vie et l'émergence d'une société de consommation. L'optimisme envers le progrès technologique et la foi dans la capacité de l'État à assurer la stabilité et la prospérité étaient dominants, favorisant ainsi une vision positive de l'avenir et de l'urbanisme.
 
2. Imaginaire productiviste (1970-1990)
 
Marquée par des crises économiques et les chocs pétroliers, cette période a vu une remise en question des modèles économiques établis et une restructuration industrielle. La privatisation et la libéralisation des marchés ont répondu à ces défis, accompagnées d'un accent sur l'innovation technologique. Les transformations ont entraîné des pertes d'emploi et une délocalisation significative, affectant les mentalités avec une prise de conscience accrue des vulnérabilités économiques. L'individualisme et l'entrepreneuriat ont émergé comme des réponses à l'instabilité, marquant une époque de compétitivité accrue et de réalignement des attitudes envers le travail et le gouvernement.
 
3. Imaginaire de la mondialisation (1990-2015)
 
Cette ère de globalisation économique a été caractérisée par une ouverture massive des marchés internationaux, une intégration économique accrue, et un boom des technologies de l'information. Les barrières commerciales ont été réduites, favorisant une économie mondialisée où la concurrence et l'innovation sont devenues centrales. Cependant, cela a aussi exacerbé les inégalités et posé des défis en termes d'emploi local et de responsabilité sociale des entreprises. Les mentalités se sont ouvertes à une diversité culturelle accrue, tout en exprimant des inquiétudes quant aux effets de la mondialisation sur la souveraineté nationale et la justice sociale.
 
4. Imaginaire des transformations et de la bifurcation (2015-2025)
 
La période de 2015 à 2025 est marquée par une convergence significative de crises, d’innovations technologiques, et d'une prise de conscience croissante des impacts climatiques du capitalisme. Toutefois, cette prise de conscience et le passage à des activités plus durables sont progressifs et rencontrent des résistances…
 
Les innovations telles que l'intelligence artificielle, la digitalisation des entreprises, et la montée des cryptomonnaies redéfinissent les contours de nombreux secteurs économiques, tandis que la pandémie de COVID-19 a accéléré le télétravail et le commerce électronique, modifiant en profondeur les modes de travail et de consommation. 
 
Les stratégies des entreprises ont intégré la nécessite d’innover en cherchant à développer des activités à plus grande valeur ajoutée et à se différencier davantage des concurrents pour sortir de l’océan rouge de l’économique
 
Sur le plan écologique, le réchauffement climatique a favorisé   le développement des ENR, dans le cadre d'une économie de plus en plus axée sur la recherche de sobriété et de durabilité.
 
Les conflits géopolitiques et les fluctuations des prix des matières premières ont continué de perturber l'économie mondiale, tandis que les notions d'économie décarbonée et de mobilité douce gagnent du terrain
 
Ces transformations s’accompagnement d’une profonde remise en question des fondements du capitalisme accusé d’être à l’origine de la mise en péril de la planète dans sa quête incessante de maximisation aveugle du profit. 
 
En 2007 dans la revue Ambio, Will Steffen, les climatologues Paul Crutzen et John McNeil, dans un article « L'Anthropocène : Les humains sont-ils en train de submerger les grandes forces de la nature » démontrent que « la grande accélération des années 1950 à 2025 » n’est pas aussi créatrice de valeur qu’elle le prétend dans la mesure cette croissance a été à l’origine de nombreuses externalités négatives confirmées par les 6 rapports scientifiques indiscutables du GIEC (1990 – 2023). 
   
Le 13 Décembre 2015, lors de la signature de l’accord de la COP 21, 198  parties prenantes » vont s’engager à formuler des stratégies de développement à faible émission de gaz à effet de serre sur le long terme. C’est la première fois qu’un accord universel a été conclu en matière de lutte contre le dérèglement climatique. Pour Bruno Latour c’est le signe qu’une profonde bifurcation est en train de commencer. (2017 :79). 
 
Dans ce contexte, une nouvelle conscience collective émerge, une conscience qui cherche à harmoniser les aspirations économiques avec les impératifs écologiques. Cet imaginaire des transformations suggère un futur où la survie même de la société dépendra de notre capacité à repenser radicalement nos modes de vie et de production pour établir un équilibre durable entre le monde économique et écologique.
 
Ces nouvelles orientations mêmes imparfaites témoignent de la capacité des communautés humaines grâce à l’imaginaire radical d’ adapter et  de reconfigurer leurs représentations et leurs croyances   pour répondre aux enjeux dans lesquelles, elles sont impliqués. Cette force collective démontre que « le pire n’est peut être pas certain »…
 
Aujourd’hui ces imaginaires comme évoqués plus haut sont en tension car au carrefour de plusieurs injonctions contradictoires, ce qui peut expliquer la lenteur des transformations. 
Bruno Latour avec son modèle de 4 attracteurs nous fournit une explication intéressante, sans d’ailleurs, ce qui est assez surprenant jamais utiliser dans ces travaux le terme d’imaginaire. C’est ainsi qu’il distingue l’attracteur Local, Global, Terrestre, et Hors-sol. Chacun de ces attracteurs représente une force gravitationnelle qui attire les idées, les politiques, et les actions autour de ses principes directeurs. Nous proposons cette description succincte pour comprendre les positions imaginaires de chacun d’entre eux : 
 
1. Local
 
- Cet attracteur représente l'importance accordée aux spécificités locales, aux traditions, à l'autonomie des communautés et à la gestion des ressources à une échelle réduite. Il valorise le retour aux sources, les circuits courts et la souveraineté alimentaire.
-  Il est en tension avec le Global car il rejette l'uniformisation et la mondialisation en faveur d'une approche plus ancrée dans le concret et le proche.
 
2. Global
 
- Le Global est l'attracteur qui soutient l'idée de la mondialisation, avec une économie et une culture de marché étendues, favorisant les échanges internationaux et la libre circulation des biens, des services, et des capitaux.
-  Il est en conflit avec le Local et le Terrestre, car il peut négliger les impacts locaux et écologiques de ses pratiques, et favorise une uniformisation qui peut être en désaccord avec la diversité des conditions locales et écologiques.
 
3. Terrestre
 
- L'attracteur Terrestre met l'accent sur la nécessité de reconnaître et de répondre aux limites planétaires. Il appelle à une nouvelle façon de vivre qui est en harmonie avec les capacités de la Terre, en reconnaissant l'interdépendance des systèmes humains et non humains.
- Cet attracteur est en tension avec le Hors-sol, car il critique les approches qui ignorent les réalités matérielles et écologiques de notre planète au profit d'un développement technologique ou économique déconnecté des impacts environnementaux.
 
4. Hors-sol
 
- Cet attracteur désigne les perspectives qui envisagent la technologie et l'innovation comme des solutions aux problèmes sans considérer suffisamment les impacts écologiques ou les limites physiques. Cela peut inclure des idéologies favorisant la croissance économique continue ou les projets de géo-ingénierie.
- Il est en tension avec le Terrestre en raison de son manque d'ancrage dans les réalités écologiques et physiques, proposant des solutions qui peuvent exacerber les problèmes environnementaux plutôt que de les résoudre.
 
Ces quatre attracteurs sont en tension car ils proposent des visions du monde et des solutions souvent incompatibles aux problèmes actuels. Les interactions et les conflits entre ces attracteurs définissent les débats politiques et sociaux contemporains, notamment sur la façon de répondre au changement climatique et aux crises écologiques. Bruno Latour suggère que comprendre ces tensions est crucial pour naviguer dans le paysage politique et écologique actuel, et pour élaborer des réponses efficaces et appropriées aux défis de notre temps.

En guise de synthèse provisoire

Nous proposons en guise de synthèse provisoire de croiser  le modèle des imaginaires suggéré à partir des travaux de Castoriadis et celui des 4 attracteurs proposés par Bruno Latour :
  Imaginaire Local Global Terrestre Hors sol Imaginaire Glorieux (1950-1970 Faible (Importance modérée des communautés locales Fort (Expansion économique globale   internationalisation des marchés Modéré (Début de prise de conscience écologique mais dominé par la croissance Modéré (Innovations technologiques et industrielles, mais avec une forte foi dans le progrès technique) Imaginaire Productiviste (1970-1990) Modéré (Réactions locales aux impacts de la mondialisation et aux crises) Fort (Libéralisation des marchés, mondialisation des échanges) Faible (Impact écologique négligé au profit de l'efficacité économique) Fort (Accent sur l'innovation technologique et la rationalisation de la production) Imaginaire de la Mondialisation (1990-2015) Faible (Dilution des spécificités locales dans un contexte de globalisation) Très fort (Apogée de la mondialisation économique et culturelle) Modéré (Montée des préoccupations écologiques mais souvent secondaires) Fort (Poussée des technologies de l'information et communication) Imaginaire des Transformations et de la Bifurcation (2015-2025) Fort (Retour vers des solutions locales, circuits courts, souveraineté alimentaire) Modéré (Reconsidération des impacts de la globalisation, recherche d'alternatives) Très fort (Conscience accrue des limites planétaires, nécessité d'actions terrestres concrètes) Modéré à faible (Questionnement sur la durabilité des solutions technologiques hors-sol)

Ce tableau montre comment les différents attracteurs interagissent et se manifestent au sein des différents imaginaires, soulignant une dynamique complexe et évolutive qui caractérise le passage de l'un à l'autre, influençant profondément les orientations des sciences de gestion et des pratiques économiques.

Légende- Local : L'importance de cet attracteur varie considérablement, devenant plus pertinente dans le dernier imaginaire où les communautés cherchent des solutions plus autonomes et adaptées localement.

- Global : Prédominant dans les imaginaires du milieu du XXe siècle jusqu'au début du XXIe siècle, cet attracteur reflète la force de la mondialisation qui commence à être remise en question dans l'ère des transformations.

- Terrestre : Bien que présent de manière modérée au début, il devient un attracteur central dans l'imaginaire des transformations et de la bifurcation, reflétant une prise de conscience accrue des limites écologiques et de la nécessité d'une harmonie avec la Terre.

- Hors-sol : Cet attracteur, qui caractérise les approches déconnectées des réalités physiques et écologiques, est particulièrement influent pendant les périodes de forte innovation technologique, mais sa pertinence est remise en question dans le dernier imaginaire face aux nécessités écologiques.


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