Résumé :
" A la Réunion, la plante entre tisane et prière " - Un article publié dans la revue Ethnopharmacologia, Bulletin de la Société française d'ethnopharmacologie et de la Société européenne d'ethnopharmacologie, no 37, juin 2006, pp. 6-12. Numéro intitulé : “ Ile de la Réunion ”.
A La Réunion, l’univers végétal fait littéralement partie de la société. Comme on parle les " animaux de compagnie ", on pourrait véritablement y parler de " plantes de compagnie " ; elles sont familières, aimées, soignées ; elles ont une personnalité, des humeurs et des exigences. Il est aisé d’observer la profusion des fleurs autour de la plus modeste case des Hauts, mais chaque jardin héberge aussi d’autres plantes, moins visibles mais tout aussi essentielles : celles qui soignent, celles qui éloignent les esprits, celles qui détournent les regards maléfiques. On connaît bien des façons de préparer des tisanes pour les maux les plus divers, et on utilise aussi plus qu’ailleurs les ressources alimentaires qu’offrent les plantes. Là où dans d’autres pays on ne consomme que le fruit, à La Réunion on sait utiliser les feuilles pour se nourrir et les bourgeons (les " coeurs ") pour se soigner. On sait ramasser au bord du chemin bien des plantes vertes, les " brèdes ", mais on sait aussi dire les formules et choisir les offrandes à adresser à la plante avant de prélever sur elle une branche, des feuilles ou un morceau d’écorce, de façon à ce qu’elles restent porteuses de toute leur puissance.
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A La Réunion, l’univers végétal fait littéralement partie de la société. Comme on parle les " animaux de compagnie ", on pourrait véritablement y parler de " plantes de compagnie " ; elles sont familières, aimées, soignées ; elles ont une personnalité, des humeurs et des exigences. Il est aisé d’observer la profusion des fleurs autour de la plus modeste case des Hauts, mais chaque jardin héberge aussi d’autres plantes, moins visibles mais tout aussi essentielles : celles qui soignent, celles qui éloignent les esprits, celles qui détournent les regards maléfiques. On connaît bien des façons de préparer des tisanes pour les maux les plus divers, et on utilise aussi plus qu’ailleurs les ressources alimentaires qu’offrent les plantes. Là où dans d’autres pays on ne consomme que le fruit, à La Réunion on sait utiliser les feuilles pour se nourrir et les bourgeons (les " coeurs ") pour se soigner. On sait ramasser au bord du chemin bien des plantes vertes, les " brèdes ", mais on sait aussi dire les formules et choisir les offrandes à adresser à la plante avant de prélever sur elle une branche, des feuilles ou un morceau d’écorce, de façon à ce qu’elles restent porteuses de toute leur puissance.
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