Résumé :
La modernité valorise le changement et la mobilité.
Dans un tel contexte comment peut-on construire son identité, alors que, par définition, celle-ci doit s'inscrire dans un lieu et un temps donnés ? A cet égard, des lieux comme la formation permanente, où, précisément, l'individu est censé intégrer l'idéologie de l'adaptabilité permanente, offrent à l'anthropologue un terrain d'étude particulièrement riche. L'auteur s'est ainsi immergée, pendant deux ans, dans un cycle de formation au Management des Ressources Humaines du Conservatoire National des Arts et Métiers, où convergent des cadres, inquiets d'une fragilisation des équilibres, professionnels et familiaux, et désireux de maintenir leur " employabilité ".
La méthode de formation, qui, avec une certaine brutalité, vise à forger des managers performants, favorise l'apparition de fortes dynamiques dont les effets vont bien au-delà de la sphère professionnelle. Un véritable groupe se constitue, capable de produire un récit de type mythique, et de le mettre en scène. Le temps de formation est représenté par les acteurs comme une période de " gestation " , se concluant dans l' " accouchement d'un nouvel être " .
Décrite comme un espace fermé, la formation permet la création de nouveaux rapports de parenté. La disparition d'équilibres antérieurs, les recompositions familiales et professionnelles ne signifient pas que la pensée de l'adaptabilité permanente a triomphé, au contraire. Si le changement n'est pas refusé, celui-ci doit conduire à une stabilité supérieure et à un enracinement plus profond. La période de formation est représentée comme un voyage de retour chez soi, comme une remontée vers les sources.
Refusant l'incertain et la division du social, le récit de ce groupe est celui de l'homme moderne aux prises avec un temps qui s'accélère et un espace qui se disloque.
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Dans un tel contexte comment peut-on construire son identité, alors que, par définition, celle-ci doit s'inscrire dans un lieu et un temps donnés ? A cet égard, des lieux comme la formation permanente, où, précisément, l'individu est censé intégrer l'idéologie de l'adaptabilité permanente, offrent à l'anthropologue un terrain d'étude particulièrement riche. L'auteur s'est ainsi immergée, pendant deux ans, dans un cycle de formation au Management des Ressources Humaines du Conservatoire National des Arts et Métiers, où convergent des cadres, inquiets d'une fragilisation des équilibres, professionnels et familiaux, et désireux de maintenir leur " employabilité ".
La méthode de formation, qui, avec une certaine brutalité, vise à forger des managers performants, favorise l'apparition de fortes dynamiques dont les effets vont bien au-delà de la sphère professionnelle. Un véritable groupe se constitue, capable de produire un récit de type mythique, et de le mettre en scène. Le temps de formation est représenté par les acteurs comme une période de " gestation " , se concluant dans l' " accouchement d'un nouvel être " .
Décrite comme un espace fermé, la formation permet la création de nouveaux rapports de parenté. La disparition d'équilibres antérieurs, les recompositions familiales et professionnelles ne signifient pas que la pensée de l'adaptabilité permanente a triomphé, au contraire. Si le changement n'est pas refusé, celui-ci doit conduire à une stabilité supérieure et à un enracinement plus profond. La période de formation est représentée comme un voyage de retour chez soi, comme une remontée vers les sources.
Refusant l'incertain et la division du social, le récit de ce groupe est celui de l'homme moderne aux prises avec un temps qui s'accélère et un espace qui se disloque.
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