Anti-Piketty : Vive le Capital au XXIe siècle !

Le livre « Anti-Pketty... » de MM Delsol et Lecaussin mérite d’être lu. C’est un livre d’une grande franchise, franchise qui apparaît dès le titre. Et effectivement, le marxiste Thomas Piketty y est descendu en flamme, ratatiné, réduit à néant, déchiré de la belle façon, éparpillé façon puzzle. A...

Le livre « Anti-Pketty... » de MM Delsol et Lecaussin mérite d’être lu. C’est un livre d’une grande franchise, franchise qui apparaît dès le titre. Et effectivement, le marxiste Thomas Piketty y est descendu en flamme, ratatiné, réduit à néant, déchiré de la belle façon, éparpillé façon puzzle. A tel point que l’on pourrait croire qu’il s’agit, pour la vingtaine d’économistes qui ont écrit les articles reproduits, d’évacuer la rancoeur d’obscurs auteurs de bides commerciaux à l’égard de l’auteur d’un best-seller.

Parmi les idées instillées par le marxiste suscité et battues en brèche dans cet ouvrage, idées que moi-même je partageais bêtement avant cette lecture, il y a celle selon laquelle l’argent va à l’argent, et que c’est l’héritage qui assure la fortune et non le travail. Pour nous convaincre de la fausseté de cette idée, un article du livre nous invite à considérer l’évolution du classement des fortunes mondiales par le magasine Forbes depuis les années 80. Dans les années 80, les premières places étaient trustées par des milliardaires japonais qui ont tous disparu des écrans aujourd’hui. Cela montre bien que l’état de milliardaire loin d’être permanent est au contraire marqué par une grande précarité. Que sont devenus ces malheureux japonais ? Les turbulences des marchés ont-elles eu raison de leur prospérité ? Dorment-ils aujourd’hui sur des cartons à la chaleur du métro de Tokyo ? On peut éventuellement se dire que les vicissitudes du classement Forbes ne sont peut-être pas significatives et se tranquilliser de la façon suivante :
Il y a une dizaine d’années, l’homme le plus riche de la planète fut le mexicain Carlos Slim, chronométré à cinquante-cinq milliards de dollars. Ce même Carlos Slim serait aujourd’hui à une piètre septième place du classement avec soixante-sept milliards. Or, en 1980 le premier, qui était bien un japonais, était le seul à dépasser les vingt milliards de dollars. Supposons (pourquoi pas) qu’il ait végété à ce viatique, qui permet malgré tout encore de survivre, jusqu’à aujourd’hui ; sans être franchement à plaindre il ne peut qu’avoir disparu dans les tréfonds du classement, lorsqu’on voit la régression de Carlos Slim avec ses soixante-sept malheureux milliards.

Autre idée force du livre de MM Delsol et Lecaussin : le milliardaire est la plupart du temps un entrepreneur. Il n’accapare pas la richesse, il la crée. De plus, contrairement à un fonctionnaire, il prend des risques. Et c’est vrai ! Un exemple qui n’est pas cité dans le livre mais qui illustre ce point : Christophe de Margerie. Si au lieu de pédégé de Total il avait été plombier, ou éboueur, ou petite main dans une usine de chaussure au Pakistan, jamais il ne se serait trouvé à cause de son travail, dans ce Falcon 50 qui est allé s’empaler sur une déneigeuse de l’aéroport de Moscou.

En fin d’ouvrage on trouve un article d’un économiste américain qui, pour montrer les vertus de la non intervention de l’état, cite un pays, quasi sous-développé il y a trente ans, et qui maintenant dame le pion aux USA. Ainsi peut-on lire en page 361 : « Un exemple éclairant est celui de la libéralisation économique de la Chine, qui a débuté en 1978 ». Et c’est vrai que tous les commentaires au sujet de la Chine mettent en avant le fait que l’état laisse faire, laisse passer et ne se mêle absolument de rien (mais vraiment absolument de rien) dans le domaine économique. En tout cas, un économiste américain qui fait l’apologie d’un gouvernement qui se proclame communiste, rien que pour cela, le livre vaut le détour et à mon humble avis cet article est un sommet.

L’ouvrage m’a confirmé dans l’idée que je suis nul en économie. En effet, avec la pulvérisation des thèses de M. Piketty, le livre est une apologie de l’économie de marché, la seule à pouvoir assurer la répartition équitable de la richesse produite. Le coup de la main invisible qui harmonise l’offre et la demande en sorte que la conjonction des égoïsmes particuliers s’épanouit dans la prospérité collective, me fait hésiter entre deux options : ou bien un angélisme confondant ou bien une mauvaise foi achevée. De même les phrases du genre de celle-ci (p. 323) « ...Et pourquoi les pauvres et les classes moyennes ne pourraient-ils pas accumuler du capital ? » Pourquoi en effet, on se le demande. Il vaut mieux lire ça qu’être aveugle.