Résumé :
" Arithmétique politique ", article de l'Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers - Diderot
" Arithémique politique, c’est celle dont les opérations ont pour but des recherches utiles à l’art de gouverner les peuples, telles que celles du nombre des hommes qui habitent un pays ; de la quantité de nourriture qu’ils doivent consommer ; du travail qu’ils peuvent faire ; du temps qu’ils ont à vivre ; de la fertilité des terres ; de la fréquence des naufrages, etc. On conçoit aisément que ces découvertes et beaucoup d’autres de la même nature, étant acquises par des calculs fondés sur quelques expériences bien constatées, un ministre habile en tirerait une foule de conséquences pour la perfection de l’agriculture, pour le commerce tant intérieur qu’extérieur, pour les colonies, pour le cours et l’emploi de l’argent, etc. Mais souvent les ministres (je n’ai garde de parler sans exception) croient n’avoir pas besoin de passer par des combinaisons et des suites d’opérations arithmétiques : plusieurs s’imaginent être doués d’un grand génie naturel, qui les dispense d’une marche si lente et si pénible, sans compter que la nature des affaires ne permet ni ne demande presque jamais la précision géométrique. Cependant si la nature des affaires la demandait et la permettait, je ne doute point qu’on ne parvînt à se convaincre que le monde politique, aussi bien que le monde physique, peut se régler à beaucoup d’égards par poids, nombre et mesure. " - Diderot -
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" Arithémique politique, c’est celle dont les opérations ont pour but des recherches utiles à l’art de gouverner les peuples, telles que celles du nombre des hommes qui habitent un pays ; de la quantité de nourriture qu’ils doivent consommer ; du travail qu’ils peuvent faire ; du temps qu’ils ont à vivre ; de la fertilité des terres ; de la fréquence des naufrages, etc. On conçoit aisément que ces découvertes et beaucoup d’autres de la même nature, étant acquises par des calculs fondés sur quelques expériences bien constatées, un ministre habile en tirerait une foule de conséquences pour la perfection de l’agriculture, pour le commerce tant intérieur qu’extérieur, pour les colonies, pour le cours et l’emploi de l’argent, etc. Mais souvent les ministres (je n’ai garde de parler sans exception) croient n’avoir pas besoin de passer par des combinaisons et des suites d’opérations arithmétiques : plusieurs s’imaginent être doués d’un grand génie naturel, qui les dispense d’une marche si lente et si pénible, sans compter que la nature des affaires ne permet ni ne demande presque jamais la précision géométrique. Cependant si la nature des affaires la demandait et la permettait, je ne doute point qu’on ne parvînt à se convaincre que le monde politique, aussi bien que le monde physique, peut se régler à beaucoup d’égards par poids, nombre et mesure. " - Diderot -
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