Economie (304)

Carnets monétaires


L’auteur jette un regard original sur l’actualité économique. Délaissant le classicisme et les voies du " consensus " (qui, selon Alain Dautriat, restent celles de la " médiocrité moyenne "), il choisit délibérément l’audace, " jetant un pont " entre deux disciplines habituellement séparées, la philosophie et l’économie. " Qui ose gagne ", une devise que les racines gasconnes de Pascal Blanqué ne renieraient pas. Ses carnets monétaires sont le fruit d’une double réflexion : celle d’un spectateur engagé qui a vécu et commenté " la montée des euphories et l’ère des soupçons " et celle du brillant intellectuel qui pose la question de la destination même de " l’économique " à l’époque moderne. L’auteur souligne que " le régime de croissance actuelle et l’architecture du système mondial ont leur cohésion, les tensions et les déséquilibres renvoient à leur soutenabilité ". La cohérence des systèmes ne préjuge pas de leur efficacité. " Le concept de régime est le lieu où peut être pensé authentiquement l’économique. " Il reste en effet à comprendre pourquoi la pensée " technique " de l’action monétaire prime sur sa fonction de " réceptacle des modes d’être, d’équilibre du réel au naturel, de la durée à la mémoire ". Cet oubli est au cœur de la distinction de l’économique à l’époque moderne. 
 
Revenir sur " l’oubli de la philosophie en sciences économiques ", c’est aussi s’attaquer frontalement à l’incrédulité, s’exposer aux incompréhensions et aux critiques mais " risquer c’est aussi espérer convaincre ". Au fil des pages de cet ouvrage et de ceux qu’il fait paraître simultanément, Pascal Blanqué construit une œuvre prometteuse.
 


Source : Cercle Turgot
 

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