Résumé :
" Le philosophe : Cela n’éclaircit pas le passage car il est en partie obscur et en partie faux. Que la raison, qui est la vie de la loi, ne soit pas naturelle mais artificielle, je ne saurais le concevoir. Je comprends assez bien que la connaissance du droit s’obtienne par beaucoup d’étude comme dans toutes les autres sciences où l’étude et l’acquisition se font aussi par la raison naturelle, non par la raison artificielle. Je vous accorde que la connaissance du droit est un art mais non que l’art d’un ou de plusieurs hommes, quelques sages qu’ils soient, ou l’ouvrage d’un ou plusieurs artisans, quelque parfait qu’il soit, soit loi. Ce n’est pas la sagesse mais l’autorité qui fait la loi. L’expression raison juridique, elle aussi, est obscure. Il n’y a aucune autre raison chez les créatures terrestres que la raison humaine. Mais je suppose qu’il veut dire que la raison d’un juge ou de tous les juges ensemble sans le roi est cette summa ratio et la loi même, ce que je nie parce que nul ne peut créer une loi sans avoir le pouvoir législatif. Que le droit ait été affiné par des hommes graves et savants, c’est-à-dire par des spécialistes du droit, est manifestement faux car toutes les lois d’Angleterre ont été faites par les rois d’Angleterre, en consultant la noblesse et les Communes en Parlement et, parmi leurs membres, pas un sur vingt n’était un juriste connaissant (le droit).
Le légiste : Vous parlez du droit statutaire et moi, je parle du Common Law.
Le philosophe : Je parle du droit en général. "
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Le légiste : Vous parlez du droit statutaire et moi, je parle du Common Law.
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