Sciences politiques (142)

" Echos politiques de l’esclavage colonial, des départements d’outre mer au coeur de l’Etat "


Résumé :

" Echos politiques de l’esclavage colonial, des départements d’outre mer au coeur de l’Etat ". Un article publié dans l’ouvrage Usages politiques du passé dans la France contemporaine. Tome I, Politiques du passé, pp. 59-69.

L’esclavage colonial est revenu habiter nos consciences. D’abord par son empreinte, qui reste imprimée dans notre présent, en particulier dans ces lieux forgés par la Plantation esclavagiste que sont les départements d’outre-mer, tant dans la perpétuation de pratiques, de représentations, que dans la définition persistante de groupes fondés sur l’ascendance et le type physique, que l’on peut qualifier de " raciaux ". Ensuite, toujours outre-mer, par son souvenir dans les esprits : si, dans les mémoires familiales, il n’en subsiste plus que des fragments, l’esclavage s’est logé, après un long temps d’occultation, dans une mémoire historique qui s’est progressivement constituée au XXe siècle, mémoire où les écrivains (au premier rang desquels on peut citer Aimé Césaire, à partir de la fin des années 30 et de son texte célèbre Cahier d’un retour au Pays natal, plus que les historiens, ont joué un rôle primordial. Cette mémoire a connu un net renforcement dans les années 60 et 70, consécutif à la montée des mouvements nationalistes, et une considérable enflure dans les années 90, avec l’ouverture d’une décennie de commémorations en série, dont il va être question. Cette mémoire a une évidente dimension politique, et elle a pu faire irruption dans le débat public de ces départements avec lesquels la France continue à entretenir un lien organique, retentissant de ce fait jusqu’au cœur de l’Etat, surtout lorsque l’on prend en considération la migration importante qui en est issue et qui, volant de population désormais important en France métropolitaine, a pu se constituer en groupe de pression efficace.

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