Résumé :
La civilisation d’Occident affleure, dans l’histoire, avec l’arithmétique de Pythagore, avec la maïeutique de Socrate. Et certes, à travers les siècles de la décadence hellénistique, Pythagore et Socrate retomberont au niveau où les légendes orientales laissent leurs héros : ils deviendront maîtres de divination ou faiseurs de miracles. Cependant il suffit de savoir qu’un schisme s’est produit effectivement à l’intérieur de l’école pythagoricienne, entre acousmatiques et mathématiciens, c’est-à-dire entre traditionalistes de la fides ex auditu et rationalistes de la veritas ex intellectu, pour avoir l’assurance que, bien avant l’ère chrétienne, l’Europe a conçu l’alternative de la théosophie et de la philosophie sous une forme équivalente à celle qui se pose devant la pensée contemporaine. Rappelons-nous encore l’anecdote rapportée par Aristoxène de Tarente, contemporain d’Aristote. Nous y voyons Socrate, l’interrogateur, soumis lui-même à l’interrogatoire d’un Hindou, qui, se trouvant à Athènes, lui demande quelle philosophie il pratiquait. Socrate répond que ses recherches portaient sur la vie humaine. Et l’Hindou se met à rire : on ne peut pas contempler les choses humaines, si l’on ignore les choses divines. - Léon Brunschvicg -
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