Quand J.-F. Zobrist prend la direction de l’entreprise Favi en 1983, il supprime les clés du magasin de fournitures, la fouille du personnel, la pointeuse et les primes. Il démantèle par ailleurs la structure d’encadrement sans expulser les cadres mais en leur donnant la possibilité de choisir eux-mêmes leur reconversion interne. Car il a retenu la leçon de D. McGregor : « dans un processus de changement, il faut proposer aux individus le plus grand nombre d’échappatoires possibles afin qu’ils ne soient pas enfermés et qu’ils puissent rejeter les idées et les conséquences qui les menacent » (cité in Getz et Carney, 2009 : 155). Avec un effectif de 600 personnes, l’entreprise n’a ni service du personnel, ni de planning, de lancement, de l’ordonnancement, des méthodes ou des achats. Pas de chef d’équipe non plus, de chef d’atelier, de chef de service, de chef de fabrication ou de directeur technique (Zobrist, 2008a : 4).
« Le bonheur du contrôleur fait le malheur de l’ouvrier »
« […] La confiance ne se négocie pas. Ou elle est totale, et il n’y a plus de contrôles, ou on laisse en place des structures de contrôle et elle n’existe pas. La mère de famille soucieuse, dont l’enfant est malade, comment la rendre heureuse, donc performante ? D’abord en la laissant en paix, libre de s’organiser à sa convenance, de changer de machine ou d’équipe si elle le souhaite ».
« C’est celui qui fait qui sait »
« […] Comme les commerciaux ont leur bureau au milieu des machines, dès le démarrage d’une nouvelle affaire, ils prennent avec eux un ouvrier qui participe aux négociations avec le client. Je considère en effet que les ouvriers sont mes seuls experts en productivité et, qu’à ce titre, ce sont eux qui sont le plus en mesure de savoir si une demande de réduction de prix est réaliste ou pas. On parle alors de pièces à l’heure ou d’effectifs, ce qui est très concret et déstabilisant pour un acheteur classique, uniquement préoccupé de pourcentages abstraits ».
[…] En interne, l’unité de mesure d’une affaire, ce n’est pas le chiffre d’affaires mais le nombre d’emplois qu’elle génère et ce sont donc les ouvriers eux-mêmes qui définissent la cadence qu’il leur faudra tenir. Comme ils sont partie prenante de l’étude depuis le début, épaulés par le bureau d’études, le leader et le commercial, ce sont eux qui définissent le nouveau process et eux aussi qui vont réceptionner les machines nécessaires, où que ce soit dans le monde, y compris au Japon. Seul un ouvrier est capable de dire : « Ce bouton-là, je le veux ici et pas ailleurs. » Lui seul passe huit heures par jour sur sa machine et seul le commercial avec qui il collabore saura choisir son fournisseur de composants et en négocier les prix ».
(J.-F. Zobrist, 2012)
… et les résultats sont au rendez-vous
L’entreprise Favi est leader européen sur plusieurs de ses spécialités. En 30 ans, elle n’a jamais dérogé à ses principes fondateurs : le respect absolu des délais, de la qualité et la stabilité de ses prix. 84 % de ses salariés sont désormais des productifs directs qui ont des contacts directs avec les clients. Elle fournit 60 % du marché automobile européen en fourchettes de boîte de vitesse et exporte en Chine.
« Le bonheur du contrôleur fait le malheur de l’ouvrier »
« […] La confiance ne se négocie pas. Ou elle est totale, et il n’y a plus de contrôles, ou on laisse en place des structures de contrôle et elle n’existe pas. La mère de famille soucieuse, dont l’enfant est malade, comment la rendre heureuse, donc performante ? D’abord en la laissant en paix, libre de s’organiser à sa convenance, de changer de machine ou d’équipe si elle le souhaite ».
« C’est celui qui fait qui sait »
« […] Comme les commerciaux ont leur bureau au milieu des machines, dès le démarrage d’une nouvelle affaire, ils prennent avec eux un ouvrier qui participe aux négociations avec le client. Je considère en effet que les ouvriers sont mes seuls experts en productivité et, qu’à ce titre, ce sont eux qui sont le plus en mesure de savoir si une demande de réduction de prix est réaliste ou pas. On parle alors de pièces à l’heure ou d’effectifs, ce qui est très concret et déstabilisant pour un acheteur classique, uniquement préoccupé de pourcentages abstraits ».
[…] En interne, l’unité de mesure d’une affaire, ce n’est pas le chiffre d’affaires mais le nombre d’emplois qu’elle génère et ce sont donc les ouvriers eux-mêmes qui définissent la cadence qu’il leur faudra tenir. Comme ils sont partie prenante de l’étude depuis le début, épaulés par le bureau d’études, le leader et le commercial, ce sont eux qui définissent le nouveau process et eux aussi qui vont réceptionner les machines nécessaires, où que ce soit dans le monde, y compris au Japon. Seul un ouvrier est capable de dire : « Ce bouton-là, je le veux ici et pas ailleurs. » Lui seul passe huit heures par jour sur sa machine et seul le commercial avec qui il collabore saura choisir son fournisseur de composants et en négocier les prix ».
(J.-F. Zobrist, 2012)
… et les résultats sont au rendez-vous
L’entreprise Favi est leader européen sur plusieurs de ses spécialités. En 30 ans, elle n’a jamais dérogé à ses principes fondateurs : le respect absolu des délais, de la qualité et la stabilité de ses prix. 84 % de ses salariés sont désormais des productifs directs qui ont des contacts directs avec les clients. Elle fournit 60 % du marché automobile européen en fourchettes de boîte de vitesse et exporte en Chine.