Le ralentissement de la croissance économique après les Trente Glorieuses a entraîné une vague sans précédent de fusions-acquisitions entre les grandes firmes des pays occidentaux en quête d’économies d’échelle et de pouvoir de marché. Les auteurs montrent clairement que les opérations de fusions-acquisitions (OFA) sont des actes majeurs et récurrents de reconfiguration des entreprises. Elles permettent la réorientation ou la consolidation de leur positionnement stratégique. Elles évitent une impasse stratégique en renforçant la compétitivité de l’ensemble fusionné. Mais ces finalités affichées masquent d’autres objectifs. A partir de l’analyse des 50 plus importantes OFA européennes des années 1990, les auteurs répondent à ces questions : pourquoi les entreprises lancent-elles des OFA ? Que recherchent leurs initiateurs ? Quels sont les objectifs réellement poursuivis à travers ces opérations ? Les auteurs relèvent quatre types majeurs de motivations, qui se situent dans les champs économique, actionnarial, managérial et de la " dirigeance ". Les décideurs visent une variété d’objectifs plus ou moins hiérarchisés, officiels ou " discrets ". Les finalités managériales et de gouvernance restent confidentielles, tandis que les objectifs économiques et financiers sont rendus publics.
Franck Bancel et Jérôme Duval-Hamel se livrent à une relecture éclairante d’une pratique managériale de plus en plus fréquente et internationale. Ils dévoilent, au fil de leur enquête, la face cachée d’opérations qui engagent souvent les emplois de nombreux salariés et les placements de nombreux actionnaires. Ils révèlent l’importance des personnalités des dirigeants dans les choix stratégiques des firmes.
Source : Le Cercle Turgot