La cible de l’ouvrage est le " capitalisme dévoyé qui se dévore lui-même " et qui a montré, lors de la crise de 2008, les failles d’un système " qui prétendait s’autoréguler ". " La main invisible du marché ", qui devrait décider de tout et qu’il ne faut en rien contrarier, à l’origine du précepte devenu religion des économistes de l’école de Chicago, semble avoir failli. Les auteurs invitent leurs lecteurs à un voyage dans cet univers pour comprendre comment et avec quels moyens une caste " d’anciens hauts fonctionnaires, de patrons, de profiteurs, de spéculateurs astucieux " a confisqué les fruits espérés et attendus, à son profit quasi exclusif. Dans cette analyse, la France n’est pas épargnée, soumise à une double peine : " le capitalisme hystérique tient le bras de l’État immoral (et vice versa !) " : pression fiscale insupportable, docilité face aux groupes de pression empêchant de réduire le déficit public… La " caste cannibale " est un paradoxe car elle s’appuie sur l’Etat pour pouvoir tout dévorer sans prendre de risque, " sans clivage entre droite et gauche, entre public et privé ". Sans doute la meilleure façon pour le capitalisme de s’autodétruire.
Le duo de journalistes prolonge dans cette nouvelle parution la thèse qu’il a défendue dans son précédent essai L’Oligarchie des incapables, publié chez Albin Michel, montrant la passion pour l’argent d’une large part de la classe dirigeante.
Source : Cercle Turgot