Les auteurs adoptent une approche métaphorique de l’économie et de la société française, comparant cette dernière à une adolescente en crise. " Les Français voient leur corps changer, regardent les autres avec méfiance, se demandent qui ils sont vraiment, doutent d’eux-mêmes, sont épuisés, ne veulent plus travailler, se referment sur eux-mêmes, refusent le dialogue, jouent les victimes, sont tentés par la révolte comme par l’immobilisme, écoutent leurs mauvaises fréquentations, s’adonnent aux sensations extrêmes et jouent à se faire peur. " Face à l’autorité parentale de l’État et à un monde extérieur hostile, la France souffre de la remise en question de ses certitudes (le " modèle français ") et de son impuissance à exprimer ses riches potentialités. Elle doit procéder à un diagnostic sincère de ses handicaps, à une recherche fébrile de nouvelles rentes de situation et à une levée des freins corporatistes qui limitent son développement. Elle doit rompre avec le court-termisme et inscrire ses grands projets dans la durée. Elle doit plus s’ouvrir à la concurrence et à la confrontation des idées. Elle doit retrouver le goût du travail et le sens du risque. Elle doit replacer l’homme et ses forces créatives au cœur de son projet de société. Les auteurs restent optimistes car la crise de l’adolescence n’est souvent que passagère.
A défaut de se réformer, la société française risque de passer sans transition de l’âge de l’adolescence à celui de la vieillesse, c’est-à-dire de l’âge des projets et des illusions à celui de l’immobilisme et de la nostalgie.
Source : Cercle Turgot