Le Cercle des économistes traite des risques liés aux remises en cause du capitalisme anglo-saxon. Diverses autres formes de capitalisme se sont développées : le capitalisme familial en Europe du Sud, au Mexique mais aussi en France et au Benelux, tandis que lesdites démocraties populaires (la Chine, la Russie ou les pétrodictatures du Moyen-Orient) ont favorisé l’expansion d’un capitalisme d’État financé par la rente pétrolière. L’intrusion des fonds souverains dans le cadre de la récente crise financière – et notamment, dans le capital des grandes banques – est-elle un signe annonciateur d’une guerre des capitalismes ? L’idée de capitalisme mondial pacifié conjuguant liberté et prospérité est-il pris d’assaut dans ces principales places fortes, américaines, anglaises ou européennes ? Les auteurs passent au crible les menaces et les enjeux de ce conflit. Sans catastrophisme excessif. En effet, " le progrès naît de la différence, parce que l’économie doit respecter la diversité des valeurs, parce que la concurrence a un rôle positif, la diversité des capitalismes est une chance autant qu’un risque majeur ". Aussi une piste de résolution de ces difficultés est-elle avancée : construire un " conseil économique mondial " susceptible de créer un ordre économique international plus juste, grâce à une nouvelle répartition des rôles des États-nations, où l’Europe jouerait une mission décisive.
L’originalité de l’ouvrage tient à ce que les auteurs perçoivent dans les formes du capitalisme libéral autant d’éléments de conflits que dans les autres systèmes. Le modèle anglo-saxon a le plus bénéficié de l’expansion de l’économie de marché, mais il ne peut s’imposer comme modèle unique.
Source : Cercle Turgot