Le nouvel essai d’Hubert Rodarie porte l’empreinte de sa formation de scientifique et de chercheur, et constitue une critique fondamentale de l’organisation moderne des acteurs économiques, à partir d’une description du monde financier. Un " système " qui conduit l’économie mondiale vers une " pente despotique ". L’auteur s’attache à démontrer qu’après la chute du mur de Berlin les " bons principes " (le marché pour l’allocation de capital, le common law pour les accords internationaux et la démocratie droit de l’homme pour l’adhésion des citoyens) ont été ignorés. La crise de 2008 a démontré que les travaux de maîtrise des risques sont, " comme la ligne Maginot, superbes, perfectionnés, mais contournables à chaque nouvelle crise ". Le monde financier s’est égaré dans la mise en place d’une régulation à vocation universelle, fondée abusivement sur une logique " scientifique " et une mathématisation extrême des modèles. Le pire est que cette évolution a contaminé tout autant la régulation européenne que la gestion des entreprises et l’administration des services publics. " Les concepts actuels de la réglementation véhiculent une vision réductionniste du futur en ce sens qu’ils promeuvent une conception étroite de l’aléa supposant que tout élément est maîtrisable. " Ce gouvernement, " par le nombre ", de plus en plus absolu et détaillé, dénoncé dès 1930 par Schumpeter, exerce une forme de despotisme qui paralyse l’innovation et les énergies. De même, le gonflement des dettes publiques étouffe l’activité économique, entretenant déflation et chômage. Une alerte sur les conséquences de la rigidification du système économique qui s’adresse en priorité aux hommes politiques.
Une analyse originale qui ne peut qu’éveiller à la fois la réflexion d’un large public averti, comme celle des étudiants et des experts.
Source : Le Cercle Turgot