Malthus dénonçait la guerre et la misère, qui brisent l’expansion démographique. L’auteur note avec cynisme " que tout ce qui contribue à accroître la mortalité peut se révéler une bonne chose en réduisant la compétition ". " Les Japonais, modèle absolu de propreté, sont plus nombreux et plus pauvres, c’est le règne de la prospérité du vice. " Du côté de la vertu, et s’éloignant du marquis de Sade, Daniel Cohen souligne toutefois que " les hommes, par leur nombre même, multiplient les découvertes, repoussent les frontières du savoir et continuent leur course " ; ainsi peut-on penser que le prochain Mozart sera sans doute chinois, puisque 60 millions d’entre eux font de la recherche. Un voyage inquiet traversé de questions graves : quels poisons et vices cachés ont anéanti l’Europe ? Le monde qui s’occidentalise pourrait-il répéter les tragédies européennes, en Asie ou ailleurs ? " La Chine m’inquiète… ", précise l’auteur. La planète pourrait-elle éviter un nouveau suicide collectif, écologique cette fois ? Où va le capitalisme ? Où entraîne-t-il le monde ? Le cybermonde aussi meurtrier saura-t-il, in fine, permettre à l’humanité de s’évader dans un effort collectif aussi immense que celui qui fut réalisé lors de la révolution néolithique ou de la première révolution industrielle ?
Daniel Cohen démontre une nouvelle fois à travers cette parution sa culture exceptionnelle aux confins de nombreuses sciences – histoire, économie, philosophie. Ce voyage à travers l’histoire et dans le présent est accompagné d’un sens aigu de la pédagogie.
Source : Cercle Turgot