L’ouvrage retrace, avec un rare souci de la mise en scène, les multiples affaires qui ont marqué les nationalisations puis les privatisations des groupes industriels et financiers français au cours des années 1980, ponctuées par un mouvement de libération des échanges et de dérégulation des marchés. Cette période chahutée a notamment donné lieu à la tentative avortée de prise de contrôle de la Société Générale par le groupe BNPParibas alors dirigé par Georges Pébereau, à la faillite de Creusot-Loire et au délit d’initiés dans l’offre publique d’achat de Péchiney sur Triangle. Ces opérations ont impliqué une élite de quelques dizaines de hauts fonctionnaires, de banquiers et d’industriels issus des mêmes grandes écoles. L’auteur décrit les personnalités des acteurs, présente leurs réseaux d’influence, analyse leurs stratégies parfois contradictoires, dissèque leurs manœuvres et en mesure les conséquences, dans certains cas contraires à l’intérêt national. Il révèle par quels arcanes la régulation économique fran- çaise est passée d’un " colbertisme industriel " à un " capitalisme financier " dominé par les " patrons du CAC 40 ". Il montre comment s’est reconstitué le " complexe étatico-industriel " français, comment la culture et le comportement de l’État sont apparus " multiples, parfois contradictoires " et comment se sont progressivement installés la désindustrialisation et le malaise industriel français.
Airy Routier met sa profonde connaissance du service public et son style clair et élégant au service d’une meilleure compréhension des événements qui ont contribué au développement du " capitalisme à la française ".
Source : Cercle Turgot