Résumé :
" La sociologie dans tous ses états " - Un article publié dans la revue Recherches sociographiques, vol. 26, no 3, 1985, pp. 417-443. Montréal : Les Presses de l'Université Laval. Numéro intitulé : Situation de la recherche sur “ le Canada français ”, 1962-1984.
La sociologie québécoise s'est construite autour d'une opposition centrale, celle qui distingue chronologiquement un " avant " et un " après " : avant, la pré-sociologie, la pensée sociale de quelques membres du clergé et d'intellectuels éclairés; après, la " vraie " sociologie, le savoir savant de spécialistes, le plus souvent formés par et associés à l'institution universitaire. La transition entre cet " avant " et cet " après ", synonyme d'un passage qui mènerait de l'obscurité à la lumière, est habituellement analysée en termes de processus d'institutionnalisation: il s'agirait de l'acquisition, par un groupe de spécialistes, d'une légitimité culturelle et d'un accès à des postes dans les institutions universitaires et gouvernementales. Longuement préparée, cette conquête se réalise au Québec dans les décennies qui précèdent la Révolution tranquille : à l'autorité, on oppose la liberté ; contre l'esprit doctrinaire, on privilégie la con-naissance de la réalité ; à la tradition et au conservatisme, on préfère le progrès ; bref tout semble être mis en place pour qu'enfin on entre dans la Modernité et qu'à l'idéologie, on substitue la Science. Depuis, plus nombreux, les sociologues se seraient donné une assise institutionnelle plus forte, auraient développé des préoccupations et des problématiques diverses - division du travail et pluralisme - et se seraient cantonnés dans des domaines de plus en plus restreints. Les notions les plus souvent utilisées pour rendre compte des changements qui marquent cette évolution sont celles de consolidation, de diversification et de spécialisation.
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La sociologie québécoise s'est construite autour d'une opposition centrale, celle qui distingue chronologiquement un " avant " et un " après " : avant, la pré-sociologie, la pensée sociale de quelques membres du clergé et d'intellectuels éclairés; après, la " vraie " sociologie, le savoir savant de spécialistes, le plus souvent formés par et associés à l'institution universitaire. La transition entre cet " avant " et cet " après ", synonyme d'un passage qui mènerait de l'obscurité à la lumière, est habituellement analysée en termes de processus d'institutionnalisation: il s'agirait de l'acquisition, par un groupe de spécialistes, d'une légitimité culturelle et d'un accès à des postes dans les institutions universitaires et gouvernementales. Longuement préparée, cette conquête se réalise au Québec dans les décennies qui précèdent la Révolution tranquille : à l'autorité, on oppose la liberté ; contre l'esprit doctrinaire, on privilégie la con-naissance de la réalité ; à la tradition et au conservatisme, on préfère le progrès ; bref tout semble être mis en place pour qu'enfin on entre dans la Modernité et qu'à l'idéologie, on substitue la Science. Depuis, plus nombreux, les sociologues se seraient donné une assise institutionnelle plus forte, auraient développé des préoccupations et des problématiques diverses - division du travail et pluralisme - et se seraient cantonnés dans des domaines de plus en plus restreints. Les notions les plus souvent utilisées pour rendre compte des changements qui marquent cette évolution sont celles de consolidation, de diversification et de spécialisation.
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