L’auteur se livre à une fine analyse des paradoxes qui sous-tendent la pensée de la société moderne, entre liberté et égalité, propriété et éthique, accumulation et répartition, État et marché… Il distingue quatre classes d’acteurs sociaux : le capitaliste, l’entrepreneur, le salarié et le marchand. Il constate que, dans la lutte les opposant dans la conquête du surplus économique, c’est le salarié qui se trouve en situation d’infériorité. L’auteur fustige notamment la rente tirée du capital financier. Il en déduit que c’est l’accumulation du capital par une minorité d’acteurs et le soutien de la consommation par le crédit qui risquent de détruire le capitalisme. Il perçoit dans la crise des subprimes de 2007-2008 un signe avant-coureur de cet effondrement. Se réclamant de Keynes, il ne pense toutefois pas que, pour parvenir à " une autre civilisation ", il conviendrait d’instaurer un " revenu universel " dont la source ne serait ni le travail ni la rente du capital, mais la fiscalité.
L’ouvrage a suscité de nombreuses réactions tant des keynésiens, qui l’ont jugé trop radical, que des néolibéraux, qui l’ont qualifié de simpliste, voire de marxiste. Il a été cité en exemple du courant anticapitaliste qui s’est déployé après les crises des années 2000.
Source : Cercle Turgot