L’auteur se livre à une analyse approfondie de la coopération franco-allemande depuis l’après-guerre. Il montre qu’après des efforts de reconstruction et d’expansion (le " miracle allemand "), puis de réunification, la " nouvelle Allemagne " s’est imposée comme la première puissance européenne et a substitué à sa politique " eurocentrée " une stratégie exportatrice de plus en plus orientée vers les pays de l’Est et de l’Asie-Pacifique. Elle doit sa suprématie à la compétitivité de son économie, basée notamment sur des sacrifices sociaux et sur la stabilité de l’euro, qui a favorisé ses échanges commerciaux. Le modèle allemand, fondé sur l’offre et sur une dynamique de réindustrialisation, est de plus en plus différent de celui de la France, basé sur la demande et victime d’un processus de désindustrialisation. C’est pourquoi l’alliance franco-allemande est de plus en plus " incertaine " et que des tensions croissantes entre les deux pays se manifestent au fil des crises financières. Malgré sa puissance économique, la RFA paraît toutefois de plus en plus isolée et menacée à terme par des tensions sociales et un déclin démographique. Son intérêt est de rechercher des compromis afin de préserver la cohérence de la zone euro, qui constitue encore une part importante de ses débouchés.
Solidement documenté et rédigé dans un style clair et accessible, l’ouvrage contribue à une meilleure compréhension des problématiques européennes d'aujourd'hui.
Source : Le Cercle Turgot