L’ouvrage retrace l’évolution des différents marchés grâce auxquels a pu être assuré, de la Révolution à la guerre de 1914, l’équilibre entre les ressources et les besoins financiers à long terme de l’économie française (la notion de " système financier ", introduite seulement au cours des années 1960, inclut les interactions entre le marché financier et le marché monétaire). L’observation montre notamment les rôles croissants exercés par la Bourse de Paris (fondée en 1724) et, dans cette dernière, par le taux d’intérêt de la rente sur l’Etat, au cours de ses phases successives de redressement (1800-1840), de développement (1840-1870), de crises (1870-1895) et d’épanouissement (jusqu'en 1914). Avec ses marchés d’obligations, d’actions et de contrats conditionnels et à terme, la place de Paris supplante progressivement les circuits du Trésor, de la banque de France, des banques commerciales et des notaires. Le chapitre consacré à l’histoire de la rente perpétuelle française, rédigé par Jean-Marie Vaslin (enseignant-chercheur à l’université d’Amiens), mérite une attention particulière, par son érudition et par sa résonance étonnamment actuelle. Ce retour aux origines du marché financier français contribue à une meilleure compréhension des mécanismes et des pratiques du système financier actuel. L’analyse des conditions d’émergence des réseaux bancaires et des marchés financiers au xixe siècle montre l’ampleur des difficultés rencontrées pour inspirer la confiance des épargnants et limiter les dérives comportementales des intermédiaires.
L’ouvrage, rédigé dans un style accessible, est solidement documenté et richement illustré de tableaux et de graphiques originaux. Il couvre un épisode-clé de l’histoire financière de la France.
Source : Le Cercle Turgot