A la barre ... du tribunal correctionnel de Marseille
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Quand Sébastien découvre la note donnée par son capitaine sur ses loyaux services, 1,5 sur 5, il n'en peut plus... Il avait tout fait pourtant pour répondre aux exigences démesurées de son capitaine et subir les remarques constamment humiliantes de son supérieur, le capitaine Eric D. Aussi le 15 Juin 2010, au retour d'une mission, décide t-il de mettre fin à ses jours en se pendant dans la petite remise où sont entreposés les alcools servis à la table du " pacha ". Le " pacha " est en marine le surnom donné au capitaine d'un bateau.
Sébastien était responsable de son " carré ", de l'entretien de son bureau et de sa chambre. Il a également réalisé des travaux de peinture et la pose d'un parquet dans la chambre du commandant. Les exigences du pacha semblent avoir été telles, que le second-maître Sébastien Wancke n'aurait pas pu déléguer certaines tâches à ses adjoints, quitte à travailler ” 12 à 15 heures dans la même journée"." Sébastien aimait profondément son travail et en était très fier. Voyager, c'était son rêve, raconte sa mère. Il nous envoyait toujours des photos de ses tables impeccablement dressées. "
Depuis dix ans dans la marine, Sébastien était, jusque-là, bien noté par ses supérieurs. " Mais avec ce commandant, ça n'allait plus du tout. Il travaillait de 5h30 à 21h30, était épuisé et avait perdu plus de 10 kg en quelques mois ", déclare sa mère. Le second maître " encaissait les remarques " d'Éric D. qui, selon ses détracteurs, imposait à tout l'équipage " un rythme de travail intenable ". " Plus grand monde à bord ne voulait servir sous ses ordres ", assure Me Rinck, citant l'exemple du second du La Fayette qui, lors d'une escale de la frégate au Kenya, a sollicité son propre débarquement. Sur les 153 hommes d'équipage du bâtiment, 75 ont confirmé aux gendarmes ce que Me Rinck qualifie de " discordances " avec le commandement. L'un d'eux, officier, qualifie son supérieur " d'enfant capricieux " considérant l'équipage comme " son petit personnel ".
Aujourd'hui le capitaire D, qui dirigeait l'un des fleurons de la marine française la frégate furtive " La Lafayette " est poursuivi pour harcèlement moral. Il est présumé être à l'origine du suicide de son maître d'hôtel à bord du bâtiment. Blanchi par l'enquête de commandement diligentée par la Défense (et même promu capitaine de vaisseau), il conteste toute responsabilité dans ce drame en se retranchant derrière la responsabilité des intermédiaires hiérarchiques. " Je suis très affecté par ce qui s'est passé, a-t-il déclaré, il n'y a pas une seule journée où je ne pense à Sébastien Wancke. " Et de poursuivre, " quand les problèmes étaient posés, on tentait d'y répondre. "
L'ancien pacha dément avoir été informé du malaise qui régnait à bord du Le Lafayette, en contradiction avec plusieurs dizaines témoignages concordants. L'ex commandant a été décrit comme un chef " obtus ", "imbu de lui-même", "jamais satisfait ", qui ne se souciait guère de ses hommes. Un membre de l'équipage l'a même comparé à Louis XIV. Le " pacha " considère que l'information concernant la souffrance de son collaborateur n'est jamais remontée jusqu'à son lui et que son encadrement intermédiare l'a "coupé de la base" . Il s'estime l'objet d'une véritable " trahison " !
Question du cas :
Le capitaine est accusé par l'ensemble de son équipage de harcèlement moral.
1°) Comment, du point de vue de la loi, peut-on définir le harcèlement moral ?
2°) Comment peut-on, à la lumière de la typologie clinique sur les névroses managériales proposée par Kets de Vries qualifier son comportement ?
3°) En quoi le contexte organisationnel et culturel dans lequel s'est déroulé ce drame peut être pris en compte pour expliquer le comportement des acteurs ?
Pour mener votre réflexion, vous pouvez consulter les 4 articles ci-joint en complétant par d'autres articles disponibles sur Internet
Sébastien était responsable de son " carré ", de l'entretien de son bureau et de sa chambre. Il a également réalisé des travaux de peinture et la pose d'un parquet dans la chambre du commandant. Les exigences du pacha semblent avoir été telles, que le second-maître Sébastien Wancke n'aurait pas pu déléguer certaines tâches à ses adjoints, quitte à travailler ” 12 à 15 heures dans la même journée"." Sébastien aimait profondément son travail et en était très fier. Voyager, c'était son rêve, raconte sa mère. Il nous envoyait toujours des photos de ses tables impeccablement dressées. "
Depuis dix ans dans la marine, Sébastien était, jusque-là, bien noté par ses supérieurs. " Mais avec ce commandant, ça n'allait plus du tout. Il travaillait de 5h30 à 21h30, était épuisé et avait perdu plus de 10 kg en quelques mois ", déclare sa mère. Le second maître " encaissait les remarques " d'Éric D. qui, selon ses détracteurs, imposait à tout l'équipage " un rythme de travail intenable ". " Plus grand monde à bord ne voulait servir sous ses ordres ", assure Me Rinck, citant l'exemple du second du La Fayette qui, lors d'une escale de la frégate au Kenya, a sollicité son propre débarquement. Sur les 153 hommes d'équipage du bâtiment, 75 ont confirmé aux gendarmes ce que Me Rinck qualifie de " discordances " avec le commandement. L'un d'eux, officier, qualifie son supérieur " d'enfant capricieux " considérant l'équipage comme " son petit personnel ".
Aujourd'hui le capitaire D, qui dirigeait l'un des fleurons de la marine française la frégate furtive " La Lafayette " est poursuivi pour harcèlement moral. Il est présumé être à l'origine du suicide de son maître d'hôtel à bord du bâtiment. Blanchi par l'enquête de commandement diligentée par la Défense (et même promu capitaine de vaisseau), il conteste toute responsabilité dans ce drame en se retranchant derrière la responsabilité des intermédiaires hiérarchiques. " Je suis très affecté par ce qui s'est passé, a-t-il déclaré, il n'y a pas une seule journée où je ne pense à Sébastien Wancke. " Et de poursuivre, " quand les problèmes étaient posés, on tentait d'y répondre. "
L'ancien pacha dément avoir été informé du malaise qui régnait à bord du Le Lafayette, en contradiction avec plusieurs dizaines témoignages concordants. L'ex commandant a été décrit comme un chef " obtus ", "imbu de lui-même", "jamais satisfait ", qui ne se souciait guère de ses hommes. Un membre de l'équipage l'a même comparé à Louis XIV. Le " pacha " considère que l'information concernant la souffrance de son collaborateur n'est jamais remontée jusqu'à son lui et que son encadrement intermédiare l'a "coupé de la base" . Il s'estime l'objet d'une véritable " trahison " !
Question du cas :
Le capitaine est accusé par l'ensemble de son équipage de harcèlement moral.
1°) Comment, du point de vue de la loi, peut-on définir le harcèlement moral ?
2°) Comment peut-on, à la lumière de la typologie clinique sur les névroses managériales proposée par Kets de Vries qualifier son comportement ?
3°) En quoi le contexte organisationnel et culturel dans lequel s'est déroulé ce drame peut être pris en compte pour expliquer le comportement des acteurs ?
Pour mener votre réflexion, vous pouvez consulter les 4 articles ci-joint en complétant par d'autres articles disponibles sur Internet
" Le pacha " prenait sa frégate pour son yacht (Un article dans le journal de Saône et Loire)
(Lire en particulier les commentaires des lecteurs)
Voir aussi fureur et cruauté des capitaines des mers
(Lire en particulier les commentaires des lecteurs)
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