Economie (304)

Le livre noir du capitalisme


Dans son terrible réquisitoire, l’auteur condamne le système capitaliste néolibéral qui régit désormais le monde après la chute du communisme. Il dénonce tout à la fois le dérèglement des marchés, la montée des inégalités sociales, la faillite des idéologies… Il attribue cette situation à une forme de complot noué entre les penseurs libéraux de l’école autrichienne et de l’école de Chicago, dominées par les personnalités de Friedrich von Hayek et de Milton Friedman, auxquelles l’auteur associe le Français Maurice Allais au sein de la société du Mont-Pèlerin (qui réunissait huit prix Nobel de sensibilité libérale). Faisant écho au Livre noir du communisme, Serge Halimi dénonce notamment " la trahison de la gauche américaine ", qui aurait été pervertie par l’exercice du pouvoir. Il déplore " l’installation, à Washington, pendant près de vingt ans (1932-1952), d’une coalition informelle et carriériste entre parti démocrate, chefs syndicaux, universitaires et technocrates ". Il critique la gauche radicale américaine, dont les excès ont poussé les travailleurs les plus modestes dans les rangs de la droite néoconservatrice. L’auteur plaide en faveur d’une refondation du capitalisme sur des bases plus solidaires et plus responsables, préfigurant ainsi les réflexions suscitées par le développement de l’économie collaborative.
 
L’ouvrage est abondamment documenté et illustré de " formules chocs " qui en rendent la lecture – sinon convaincante – du moins suffisamment dérangeante pour susciter des questionnements sur la " fin de l’histoire " et l’avenir du système économique mondial. Violemment critiqué, le livre dénonce le réformisme socialiste et prône une forme de " libéralisme bolchevik " sans toutefois en préciser la nature ni les conditions de son avènement
 


Source : Cercle Turgot
 

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