Résumé :
Le monde du 21e siècle promet d'être nouveau, mais il demeurera incompréhensible pour qui négligerait le travail millénaire qui a civilisé la Chine, l'Inde ou le Proche-Orient; pour qui dédaignerait les réseaux marchands, infiltrés entre les anciens empires, puis enflés de colonies à partir du 16e siècle ; et, surtout, pour qui ignorerait les mutations financières, politiques et culturelles que le capitalisme a multipliées au long des 19e et 20e siècles. En revanche, le monde du 21e siècle peut devenir moins opaque si la théorie nourrie par ces expériences historiques débouche sur une évaluation réfléchie des novations discernables dès aujourd'hui. Novations techniques, démographiques et culturelles, certes, mais aussi bouleversements dûs à la multiplication des villes géantes, au mariage forcé de l'industrie et de l'écologie ou à la nécessaire domestication des médias. Toutes évolutions qui s'effectueront dans un monde plus capitaliste que jamais, où le trop-plein d'États contrôlera mal les centaines de peuples qui aspirent à plus d'autonomie. Sur sa lancée présente, le monde du 21e siècle pourrait être aussi lourd de crises et de guerres, voire de révolutions, que le monde chaotique des années 1914-1945. Mais rien n'interdit aux forces politiques, aux peuples et même aux États, de faire preuve d'imagination bénéfique, comme ils le firent souvent de 1945 à 1975. Le monde du 21e siècle est à bâtir.
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