Résumé :
" Les érudits chinois n’ont jamais connu qu’une seule méthode d’interprétation des récits légendaires, la méthode évhémériste. Sous le prétexte d’en retrouver le noyau historique, ils éliminent les éléments merveilleux qui leur paraissent invraisemblables, et ne conservent plus qu’un résidu incolore, où les dieux et les héros sont transformés en saints empereurs et en sages ministres, et les monstres en princes rebelles ou en mauvais ministres ; et ce sont ces élucubrations qui, mises bout à bout suivant un ordre que diverses théories métaphysiques, surtout celle des cinq éléments, imposaient à la chronologie, constituent ce qu’on appelle l’histoire des origines chinoises. Cela n’a de l’histoire que le nom ; en réalité, il n’y a que des légendes, tantôt d’origine mythologique, tantôt venant des temples ancestraux des grandes familles, tantôt émanant des centres religieux locaux, tantôt récits d’origine en partie au moins savante, élaborés pour expliquer un rite, tantôt simples contes empruntés au folklore, etc. Tous ces fantômes doivent disparaître de l’histoire de Chine, dont ils encombrent les débuts ; au lieu de s’obstiner à rechercher sous la forme légendaire un fond historique inexistant, il faut chercher au contraire à retrouver le fond mythologique ou le conte populaire sous le récit pseudo-historique. Le Chou king est rempli de légendes purement mythologiques qui sont ainsi interprétées historiquement ; si toutes ne sont pas faciles à reconnaître, certaines d’entre elles, connues par d’autres textes, se laissent assez aisément déceler. J’en étudierai ici quelques-unes, parmi celles dont le caractère se présente avec le plus de netteté. " - Henri Maspero
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