Résumé :
" Les conflits de discipline : philosophie et sciences sociales au Québec, 1920-1960 " - Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Claude Panaccio, Philosophie au Québec, pp. 207-236. Montréal : Les Editions Bellarmin, 1976, 264 pp. Collection : L’univers de la philosophie, no 5
Tout comme il est quelque peu idéaliste de croire que les idées ou les sciences ont une " vie propre, une histoire immanente " (Koyré), il l'est aussi de réduire les conflits de disciplines universitaires à des conflits d'idées ou de méthodes intellectuelles. Dans un petit ouvrage, Le conflit des facultés (1798), Kant, qui rêve de voir la Philosophie s'élever au premier rang des Facultés universitaires, n'échappe certes pas à ce danger, mais il reconnaît cependant que la hiérarchie générale des facultés n'est pas l'œuvre seule de la communauté scientifique : cette hiérarchie est aussi l'œuvre du gouvernement qui attribue en effet une position supérieure aux Facultés qui lui " procurent l'influence la plus forte et la plus durable sur le peuple ", c'est-à-dire à la théologie, au droit et à la médecine qui s'intéressent respectivement au " salut de l'âme ", au " bien social " et au " bien de la santé ". Quant à la pauvre philosophie qui ne produit ni dogmes ni codes ni règlements sanitaires, elle est en quelque sorte reléguée à un second plan parce qu'inutile - celle-ci est certes libre mais sans autorité (par rapport au gouvernement) - et est amenée, par sa volonté d'imposer " la législation de la raison ", à entrer non seulement en conflit avec les trois Facultés supérieures mais aussi en opposition avec le gouvernement.
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Tout comme il est quelque peu idéaliste de croire que les idées ou les sciences ont une " vie propre, une histoire immanente " (Koyré), il l'est aussi de réduire les conflits de disciplines universitaires à des conflits d'idées ou de méthodes intellectuelles. Dans un petit ouvrage, Le conflit des facultés (1798), Kant, qui rêve de voir la Philosophie s'élever au premier rang des Facultés universitaires, n'échappe certes pas à ce danger, mais il reconnaît cependant que la hiérarchie générale des facultés n'est pas l'œuvre seule de la communauté scientifique : cette hiérarchie est aussi l'œuvre du gouvernement qui attribue en effet une position supérieure aux Facultés qui lui " procurent l'influence la plus forte et la plus durable sur le peuple ", c'est-à-dire à la théologie, au droit et à la médecine qui s'intéressent respectivement au " salut de l'âme ", au " bien social " et au " bien de la santé ". Quant à la pauvre philosophie qui ne produit ni dogmes ni codes ni règlements sanitaires, elle est en quelque sorte reléguée à un second plan parce qu'inutile - celle-ci est certes libre mais sans autorité (par rapport au gouvernement) - et est amenée, par sa volonté d'imposer " la législation de la raison ", à entrer non seulement en conflit avec les trois Facultés supérieures mais aussi en opposition avec le gouvernement.
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