Résumé :
" Les mythes politiques de colonisation et de décolonisation en Afrique " - Un article publié dans les Cahiers internationaux de sociologie, vol. 33, juillet-décembre 1962, pp. 85-96.
En Afrique au sud du Sahara, la colonisation s'est imposée à des sociétés que certains ethnologues ont dit, disent encore, soumises à la souveraineté du mythe. A tel point que plusieurs d'entre elles, par exemple les Dogon du Soudan occidental, nous sont plus connues par l'image que le mythe reflète d'elles-mêmes que par une étude objective et directe des rapports sociaux, des structures sociales. En ce cas, le mythe apparaît comme la condition de toute " connaissance profonde ".
J'utilise ici l'expression de Marcel Griaule, qui est aussi devenue l'expression de ceux qui poursuivent sa tâche. Le mythe apparaît comme la source de tout savoir, comme le modèle auquel les générations successives se réfèrent pour maintenir l'ordre des choses, un certain état des rapports sociaux, un certain agencement des thèmes culturels. Si l'on considère ce point de vue d'une autre manière, on peut dire que, dans une telle perspective, le mythe semble s'incarner ou se matérialiser à un certain moment pour se faire société et culture. Et la référence au mythe, poursuivie de génération en génération, permettrait de conserver les choses en état. Selon cette optique, le mythe imposerait sa rude contrainte pour tenir la société et la culture hors des vicissitudes de l'histoire. - Georges Balandier -
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En Afrique au sud du Sahara, la colonisation s'est imposée à des sociétés que certains ethnologues ont dit, disent encore, soumises à la souveraineté du mythe. A tel point que plusieurs d'entre elles, par exemple les Dogon du Soudan occidental, nous sont plus connues par l'image que le mythe reflète d'elles-mêmes que par une étude objective et directe des rapports sociaux, des structures sociales. En ce cas, le mythe apparaît comme la condition de toute " connaissance profonde ".
J'utilise ici l'expression de Marcel Griaule, qui est aussi devenue l'expression de ceux qui poursuivent sa tâche. Le mythe apparaît comme la source de tout savoir, comme le modèle auquel les générations successives se réfèrent pour maintenir l'ordre des choses, un certain état des rapports sociaux, un certain agencement des thèmes culturels. Si l'on considère ce point de vue d'une autre manière, on peut dire que, dans une telle perspective, le mythe semble s'incarner ou se matérialiser à un certain moment pour se faire société et culture. Et la référence au mythe, poursuivie de génération en génération, permettrait de conserver les choses en état. Selon cette optique, le mythe imposerait sa rude contrainte pour tenir la société et la culture hors des vicissitudes de l'histoire. - Georges Balandier -
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