Philosophie (360)

Propos de politique


Résumé :

" Les lois sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses. " Formule immense, dont je ne puis faire le tour ; mais je m’y heurte comme à un solide, dans le moment où je m'élance à désirer des lois qui me plaisent. Le maître, quel qu'il soit, est bien attentif à cette multitude, et se soucie de plaire, d'où j'aperçois qu'il est flexible, en ce qui dépend de sa volonté. Mais quelque chose se montre derrière lui, au nom de quoi il commande, et qui le tient serré ; c'est cet engrenage des causes et des conséquences, dans lequel il est pris aussi bien que moi. Les dépenses faites sont faites ; nul ne peut faire qu'elles ne soient pas faites. C'est ce qu'exprime la dette, visage de pierre. La production est un fait ; la récolte est un fait ; le chiffre d'affaires quotidien est un fait, de la même manière que la pluie, la grêle et le vent sont des faits. Et, comme un certain vent renverse un certain arbre aussi inévitablement que la terre tourne, ainsi la multitude des événements passés et irrévocables, guerre, emprunts, réparations et le reste, exerce sur nous tous une pression inhumaine, sans plus d'égards qu'une automobile lancée qui va lancer elle-même l'homme comme une pierre, s'il ne se range point. Or, quand le maître m'avertit de me ranger, il n'est point maître en cela, mais plutôt il est le héraut et le serviteur de la nécessité. Ainsi s’ avancent les impôts, la loi militaire, et le reste. Et le maître sait bien dire : " Cela ne me plaît pas plus qu'à vous. " Bref, on vit comme on peut, et non comme on veut... " - Alain -

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