Résumé :
" Situations d'enfance en danger : la fugue et la prostitution chez les mineurs ", in ouvrage sous la direction de Fernand Dumont), Simon Langlois et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux. Chapitre 33, pages 673 à 696. Québec : Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pages.
Ce qu'il est généralement convenu d'appeler " enfance en danger " renvoie moins à un problème social qu'à un ensemble de phénomènes divers qui, étant définis comme des problèmes, trouvent leur convergence dans leur association à ce groupe d'âge qu'est l'enfance (enfance étant pris ici comme synonyme de minorité).
On oublie facilement que les notions d'enfance et d'adolescence sont relativement récentes dans l'histoire des sociétés occidentales et que l'émergence d'une conscience sociale du jeune âge a très largement coïncidé avec la conscience des dangers associés à cette période de la vie. Philippe Ariès situe au XVIIe siècle et limite aux classes dominantes l'apparition des premières manifestations du sentiment moderne de l'enfance. Il faut attendre beaucoup plus tard cependant pour que ce sentiment se généralise et se concrétise par des changements d'attitudes et de comportements au sein des familles et dans les différents domaines de la vie publique. Associé à la pauvreté endémique de vastes couches de la population, le phénomène de l'abandon d'enfants, qui avait donné naissance au XVIIe siècle à l'entreprise charitable de Saint Vincent-de-Paul, était encore une pratique courante au XIXe siècle. D'autres phénomènes comme la mise en nourrice, présents jusqu'à une date relativement récente dans toutes les couches de la société de pays comme la France et l'Angleterre, témoignent aussi de la constitution tardive du lien affectif à l'égard du jeune enfant. L'exploitation du travail industriel des enfants, jusqu'au XXe siècle, indique également à quel point l'identification et la reconnaissance de besoins et d'intérêts propres à l'enfance ont mis du temps à passer dans les mœurs et à se traduire dans des lois.
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Ce qu'il est généralement convenu d'appeler " enfance en danger " renvoie moins à un problème social qu'à un ensemble de phénomènes divers qui, étant définis comme des problèmes, trouvent leur convergence dans leur association à ce groupe d'âge qu'est l'enfance (enfance étant pris ici comme synonyme de minorité).
On oublie facilement que les notions d'enfance et d'adolescence sont relativement récentes dans l'histoire des sociétés occidentales et que l'émergence d'une conscience sociale du jeune âge a très largement coïncidé avec la conscience des dangers associés à cette période de la vie. Philippe Ariès situe au XVIIe siècle et limite aux classes dominantes l'apparition des premières manifestations du sentiment moderne de l'enfance. Il faut attendre beaucoup plus tard cependant pour que ce sentiment se généralise et se concrétise par des changements d'attitudes et de comportements au sein des familles et dans les différents domaines de la vie publique. Associé à la pauvreté endémique de vastes couches de la population, le phénomène de l'abandon d'enfants, qui avait donné naissance au XVIIe siècle à l'entreprise charitable de Saint Vincent-de-Paul, était encore une pratique courante au XIXe siècle. D'autres phénomènes comme la mise en nourrice, présents jusqu'à une date relativement récente dans toutes les couches de la société de pays comme la France et l'Angleterre, témoignent aussi de la constitution tardive du lien affectif à l'égard du jeune enfant. L'exploitation du travail industriel des enfants, jusqu'au XXe siècle, indique également à quel point l'identification et la reconnaissance de besoins et d'intérêts propres à l'enfance ont mis du temps à passer dans les mœurs et à se traduire dans des lois.
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