Sociologie militaire

En France, hormis quelques exceptions notables, les sociologues n'ont guère estimé que la guerre et l'armée étaient des institutions aussi essentielles que la famille, l'école, l'entreprise, l'Etat, la religion ou la science, qui ont d'ailleurs été influencés par les phénomènes guerriers.
Pourtant, évoquer les sociétés contemporaines sans reconnaître les conséquences de la guerre, de la paix et le rôle des organisations militaires, c'est se contenter d'un portrait tronqué. Cet ouvrage analyse à la fois la sociologie des armées (recrutement et formation des personnels, organisation) et la sociologie de la guerre, des usages de la force armée et de la sortie des logiques conflictuelles pour saisir l'autonomie relative de ces réalités guerrières et militaires, et en tirer des enseignements sur le fonctionnement des sociétés politiques contemporaines.
Il s'appuie sur de nombreux travaux, entre autres anglo-saxons, qui ont permis d'avoir une meilleure connaissance des organisations militaires dans des domaines divers : cohésion du groupe primaire, efficience des unités au combat, motivation des personnels, relations interraciales, perception de la féminisation des armées... La science politique vient ici épauler l'analyse sociologique. On ne peut comprendre une guerre, une intervention humanitaire, le dilemme de la sécurité ou de la diplomatie coercitive sans s'interroger sur les logiques propres aux organisations militaires, les compétences des personnels, l'influence des généraux, la qualité des systèmes d'armes ou l'efficacité des logistiques.
Inversement, on ne peut étudier la société militaire sans que surgissent des questionnements sur les missions, les nouvelles formes de conflits et la transformation des menaces en ce début du 21e siècle.

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