Les éditoriaux

Sortir de l'océan rouge de la concurrence et naviguer dans l'océan bleu


Nous sommes tous enfermés, du fait de notre histoire économique, dans une conception de la compétitivité qui repose essentiellement sur la recherche permanente d’avantages concurrentiels. Cette représentation du développement stratégique a été même longtemps " glorifiée " par l'Académie, notamment à travers les travaux du célèbre Michaël Porter, professeur en stratégie au MIT et auteur de nombreux ouvrages sur la stratégie d'entreprise.

Kim et Mauborgne, tous deux professeurs à l'INSEAD, auteurs d'un best-seller célèbre " La stratégie de l'océan bleu " nous encouragent très vivement à prendre du recul par rapport à cette conception. Ils remettent notamment en question la pratique du beanchmarking qui incite à se comparer en permanence à ses concurrents pour tenter d'imiter les meilleurs. En restant accroché à cette manière de voir et de faire, on risque de s'enfermer dans un paradigme considéré aujourd'hui comme " impossible ". Les deux auteurs nous invitent au contraire à considérer que le potentiel de développement " se trouve ailleurs de là où on le pense habituellement ". Ils nous invitent à réveiller les demandes potentielles en faisant des offres innovantes.

Prenons un exemple pour illustrer la difficulté et l'intérêt de l'exercice. Nous connaissons une société industrielle qui fabrique des pylônes à structure métallique pour la téléphonie mobile. Après plusieurs années de croissance, l'entreprise rencontre une baisse de marché relative liée à une saturation de la demande. En s'interrogeant sur leur savoir-faire, les dirigeants prennent conscience qu'ils disposent de compétences et de technologies aisément transférables dans de nouveaux domaines comme la fabrication d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques.

Du coup la société voit sa croissance repartir de plus belle. Les dirigeants par leur créativité ont réussi à créer un océan bleu en répondant à une demande émergente qui correspond à la fois aux évolutions de la société et aux incitations du gouvernement.

Les lecteurs pourront également dans ce numéro revisiter les principes de la méthode Templus en s'appuyant sur les outils de la Google Barre. Ils verront avec étonnement que Google permet de satisfaire toutes les fonctions de la méthode Templus avec pertinence.

Le Docteur Christian Bourion, professeur habilité à l'ICN de Nancy, nous rappelle que le rôle du manager ne réduit pas à l'exercice du pouvoir pour le pouvoir. L'essentiel de son temps et de son énergie est consacré à la résolution de problèmes. Pour atteindre des buts futurs, il faut souvent dépasser les obstacles du présent. Cela demande du savoir- faire, de la patience et de l'endurance.

Enfin, ceux qui doutent, à juste titre, de la façon dont les entretiens d'évaluation sont menés aujourd'hui, liront sûrement avec intérêt l'article de Roch Chouinard, chercheur canadien en pédagogie qui met en évidence que l'échec scolaire pourrait davantage s'expliquer par la peur de perdre l'estime de soi-même qu'à de réelles difficultés d'apprentissage. Il s'interroge sérieusement sur cette dimension souvent négligée en pédagogie. Son interrogation est aisément transposable dans le management de l'entreprise.


 

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