Résumé :
On a pu juger de la position centrale acquise en France, par la laïcité, après les spasmes des lois scolaires et de la Séparation de l'Eglise et de l'Etat. Les retours de flamme du " régime de Vichy " et les étincelles occasionnelles des IVe et Ve Républiques ont prouvé a contrario qu'un équilibre était désormais établi avec l'église catholique naguère prépondérante comme avec les autres cultes. La démonstration se poursuit présentement avec la nouvelle religion (peut-être) prépondérante, celle de l'islam. Si l'acclimatation du culte musulman se poursuit heureusement, on sera même en droit de penser que la laïcité-à-la-française demeure autant ou plus que jamais un modèle de coexistence pacifique des religions dans un Etat lui-même désacralisé. Mais, dans un pays où la subordination des églises aux lois communes est bien entrée dans les moeurs, on ne peut se satisfaire de ce seul résultat pour décerner à la laïcité un brevet d'excellence, voire de modernité. Nul n'ignore, en effet, que cette même laïcité s'attire une longue série de reproches dont il faut prendre l'exacte mesure : son discours est-il désuet ? les organismes qui promeuvent l'action laïque agissent-ils de façon pertinente ? sont-ils fondés à se comporter parfois en quasi propriétaires de la vraie laïcité ? les alliances réelles ou supposées de celle-ci avec telles corporations ou organisations professionnelles sont-elles à louer ou à blâmer ? etc. La presse périodique ne se prive pas d'allon-ger et d'actualiser cette liste. - Robert Fossaert -
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