Voyage au pays du luxe

Dix ans de métier dans le grand bain du luxe. On peut dire que Gisèle Prévost connaît la chanson. Elle a été durant toute cette période directrice de la communication interne chez Chanel, vivant chaque défilé dans une ambiance fébrile et électrique, croisant au quotidien le petit " grand monde de la mode ". Catherine Deneuve, Carole Bouquet (les reines), Claudia, Carla, Noémie (les filles), sont, à ce niveau, presque devenues des collègues de travail. Le mérite de ce Voyage au pays du luxe n'est pas tant de constituer un recueil d'anecdotes (rassurez-vous il y en a) que de porter une analyse sur le mécanisme de la " galaxie-luxe ". Pour l'auteur, la tyrannie du luxe est sans fin. Pierre Bergé d'Yves-Saint-Laurent n'a cessé de jouer les Cassandre) en annonçant la mort de la haute couture au profit du prêt-à-porter, personne ne l'aura entendu. Le commerce du luxe – on parle aujourd'hui d'industrie – n'a jamais été aussi prospère. Quand on commence, on ne peut plus s'arrêter. Le rouge à lèvres, le parfum, pour commencer, les robes de soirée et la déco intérieure, notre société de consommation en veut et en redemande, pourvu qu'on se trouve si beau en ce miroir... du luxe. L'analyse présentée dans " Voyage au pays du luxe " de Gisèle Prévost n'enlève rien à la magie du luxe, elle permet de mieux comprendre la fascination qu'exerce sur nous le superflu, " chose très nécessaire " selon la formule de Voltaire. - Denis Gombert -

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