Le Temps de l'Action

1.14 Libérez votre créativité avec les techniques heuristiques



1. Distorsions cognitives et nouvelles formes de compétitivité

Le monde a changé mais nos esprits y sont-ils préparés ? Ce n'est pas si sûr ! Chacun a appris à privilégier l'ordre alors que nous devons chaque jour affronter le désordre. Nous avons été dressés à respecter les règles alors que l'innovation passe par la capacité des acteurs à sortir du cadre. Or Norbert Alter nous rappelle que l'innovation ressemble étrangement à une forme de transgression. Tout le monde s'accorde à reconnaître qu'il existe aujourd'hui une certaine distorsion entre notre structure cognitive et les caractéristiques de l'univers que nous sommes en train de traverser.

Les qualités cognitives qui sont aujourd'hui nécessaires reposent selon Edgar Morin, par notre capacité à évoluer dans la complexité, à supporter l'incertitude. On peut même se demander si ces contradictions ne sont pas à l'origine de l'accroissement significatif de la consommation d'anxiolytique et d'antidépresseurs sans parler de drogues plus dures : (Modiodal, Caféine HD, voire cocaïne). Cette anxiété s'explique peut-être par le fait que nous devons innover en faisant appel à des fonctions cognitives qui ne sont pas adaptées. Watzlawick parlerait à ce sujet de " double bind ". Comment, en effet, être créatifs, agiles et souples quand toutes notre éducation, nos formations et notre culture ont récompensé les qualités inverses ? Cette fascination pour l'ordre est encore bien ancrée quand on voit la glorification que nous faisons des procédures " qualité " les plus extrêmes (ex : Six Sigma).

Nous sommes en plein paradoxe et les résultats que nous cherchons à développer ne sont pas au rendez-vous de nos efforts. En témoigne les pôles de compétitivité qui sont pour un certain nombre d'entre eux peu satisfaisants et qui globalement tardent à produire les innovations dont nous avons tant besoin pour nous différencier et rentrer dans la salvatrice " compétitivité hors prix ", qu'on peut considérer comme une des issues possibles à ce qu'il faut bien appeler une crise gravissime. C. Blanc dans son rapport sur " l'écosystème de la croissance " nous rappelait à ce propos qu'il était urgent d'agir. Nous le rejoignons quand nous constatons que la croissance en 2009 se situera à 1% et qu'environ 17,86% de personnes se trouveront, ou privés d'emplois ou en situation de précarité professionnelle indiscutable.

Pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau droit

2. Auto-diagnostic de vos préférences cognitives

Connaître comment fonctionne son propre système cognitif peut constituer un exercice salutaire pour optimiser certaines potentialités. Dans les tests que nous vous proposons gratuitement et qui proviennent de notre nouvelle centrale de tests, vous pourrez vous-même diagnostiquer vos propres préférences cérébrales et celles de vos collaborateurs. Ce qui compte ce n'est pas de détenir soi-même la totalité des fonctions mais que votre équipe, votre entreprise fonctionne, en effet, comme un cerveau collectif.

La typologie développée par le docteur Herrmann est très opérante. Les préférences de chacun sont aisément repérables à travers ses comportements " cognitifs ". Il suffit d'observer comment on raisonne soi-même ou comment raisonnent ses collaborateurs. Des tests fiables peuvent confirmer l'analyse comportementale.

Ned Herrmann distingue 4 grandes types d’orientation cognitive qu’il sera ensuite possible de croiser. Comme toute typologie, elle a ses limites. Elle ne prétend pas définir la totalité du fonctionnement d'un individu, mais elle permet de mettre en évidence des points clés :

- Le comportement dit cerveau gauche.
- Le comportement dit cerveau droit.
- Le comportement “ cortical ”.
- Le comportement “ limbique ”.

Les deux premières catégories renvoient à un découpage verticale droite/gauche du cerveau, tandis que les deux suivantes sont liées à un découpage horizontale du cerveau.

Les chercheurs attribuent au cerveau gauche la capacité d'analyse fine de la réalité. On utilise souvent l'image de microscope pour définir cette capacité. Grâce à cet instrument, il est possible d'analyser la matière dans le détail en séparant les uns des autres. Si on prend l'exemple de la cellule, celle-ci est découpée en de nombreux éléments ayant chacun leurs caractéristiques propres. Le cerveau gauche serait la fonction cérébrale soutenant la rationalité. Une personne dite " cerveau gauche " est capable d'aller très loin dans l'analyse des détails. C'est une fonction très utile pour analyser des chiffres, corriger des fautes d'orthographes, remplir des procédures. Elle permet de maîtriser le réel. Cependant avec un microscope, on risque de perte de vue l'ensemble et de s'enfermer dans le symptôme immédiat. C'est le reproche que certains font d'ailleurs à la médecine " allopathique " qui développe un raisonnement reposant sur une logique d'exclusion.

Le cerveau droit serait selon ces chercheurs dédié à la pensée créative ; Celle-ci ne repose pas sur une logique séquentielle des informations qui sont traitées les unes après les autres mais sur une démarche dite associative. Celle-ci consiste à laisser venir les idées, les images, les émotions qui surgissent autour d'un thème de réflexion. Cette forme de pensée privilégie l'intuition et surtout la représentation. Par association se construit peu à peu une vision, une " gestalt "qui donne naissance à une forme. Elle ne s'appuie pas sur le raisonnement logique mais analogique. On peut la comprendre en étudiant en particulier le fonctionnement onirique. Les rêves procèdent par métaphore, métominie, déplacement, etc. Le cerveau droit gère l'activité de l'imagination. Il ne se concentre pas sur les détails mais sur l'ensemble. On retiendra l'image du macroscope proposée par Joël de Rosnay dans son livre " Le macroscope ". Au lieu de se concentrer sur les détails, on cherche à cultiver une vision panoramique et à faire des synthèses. Ce mode de fonctionnement est particulièrement utile dans les activités de créativité. De façon générale, c'est une activité cognitive qui a été particulièrement censurée. C'est pourtant d'elle, dont nous avons besoin aujourd'hui pour innover. On l'a met en oeuvre notamment quand nous faisons parfois des gribouillis, lorsque nous réfléchissons sur une idée qui n'est pas encore clarifiée.

La partie supérieure du cerveau est appelée la partie corticale. On lui attribue les capacités de conception abstraite tandis que la partie inférieure appelée “ limbique ” renvoie à l'aspect pragmatique concret. Le cerveau limbique met en oeuvre ce que le cerveau cortical conçoit ou imagine.

En croisant les 4 variables on a ainsi 4 types de préférences cérébrales privilégiées :

Le cortical gauche qui analyse de façon abstraite un problème. C'est probablement celui qu'on privilégie dans l'analyse des chiffres. C'est le cerveau de l'ingénieur du bureau des méthodes, du mathématicien ou du comptable qui manipule des données quantitatives abstraites.

Le cortical droit qui combine des informations entre elles parfois d'origine très diverses et qui peut donner naissance à des innovations.

Le limbique gauche organise les informations et peut fabriquer les procédures qui permettent l'action ordonnée.

Le limbique droit va donner du lien social et passer par une communication affective ; cette fonction favorisant les échanges et la relation.

Pour caricaturer et simplifier, Herrmann nous propose 4 types de fonctionnement cognitifs :
L'analyste (Cortical gauche).
Le créatif inventeur (Cortical droit).
L'organisateur (Limbique gauche).
Le communicateur (Limbique droit).

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3. Comment développer les fonctions de créativité au quotidien

Nous avons besoin de développer notre créativité. Nous ne pensons pas que cela puisse se faire par simple incantation ou par le biais de " prêts à penser " méthodologiques. C'est par un entraînement quotidien et coutumier qu'il est possible de développer cette fonction.

Tony Buzan dans " Dessines-moi l'intelligence " s'est efforcé de faire connaître cette manière de raisonner qu'il a appelé " la pensée heuristique ". Les " académiciens " détenteurs de l'ordre de la connaissance ont tendance à sourire devant ces travaux et à les considérer comme des recettes simplistes. Selon Norbert Alter, lorsqu'une idée commence à faire sourire, c'est qu'elle sort des conventions : C'est le début de l'innovation. En réalité, il faut reconnaître à Tony Buzan le mérite d'avoir vulgarisé une conception de la pensée qui existe depuis la nuit des temps : la pensée intuitive. Il a le mérite d'avoir ouvert la voie sur une démarche beaucoup plus développée dans les pays d'Europe du Nord (comme en Finlande), puisqu'elle est enseignée dès les écoles maternelles. (Cf. .Vidéo)

3. Quelques outils innovants pour développer sa créativité au quotidien

Pour mettre en pratique la démarche heuristique, il existe plusieurs outils simples :
- Le Mindmapping qui consiste à utiliser une feuille A4 en position horizontale. On met une bulle au centre de la feuille qui caractérise le sujet qu'on étudie puis, on fait émerger les idées clés en les inscrivant chacune dans une bulle autour de la bulle centrale puis, on développe les associations d'idées en dessinant des arborescences avec un mot clé par fil.
- Le logiciel Mindmanager a repris les techniques heuristiques et propose un logiciel très puissant et très simple d'utilisation (cf. Notre programme de e-formation).
- Le papetier Oxford est en train de sortir un cahier qui permet de mettre en forme les idées des collaborateurs lors de réunions créatives : le PaperShow disponible dans notre boutique).

Pour découvrir la diversité des outils heuristiques consulter le site petillant.com en cliquant ici

Bibliographie, sitographie et filmographie


La Finlande commence très tôt a enseigner les techniques heuristiques


Les enjeux présents et futurs de la mondialisation des ressources cognitives




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