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Les 4 Temps du Management

Le Temps des Valeurs

4.91 Tyrannie des normes et stupidité organisationnelle

Avec une interview en fin d'article de l'anthropologue Davis Graeber!


Introduction

4.91 Tyrannie des normes et stupidité organisationnelle
Le récent rapport sur la sobriété des normes commandé par le Senat démontre que le poids des normes sur la société et par ricochet sur les entreprises ne fait que s’accumuler. Elle procède de façon insidieuse en se proliférant par accumulation invisible pour devenir « un fardeau croissant » qui n’est pas conséquences sur le vécu subjectif des acteurs en entreprise.

Elles ont évidemment leur utilité mais quand elles perdent leur raison d’être, c’est-à-dire tout simplement leur raison, elles deviennent très couteuses en énergie humaine. 

Ces problèmes sont rarement pris en considération par les cadres de direction souvent très éloignés du travail réel de leur collaborateurs. Cela est lié au fait qu’ils se situent dans un autre espace-temps. Ils sont effets plus orientés sur les objectifs économiques à atteindre pour assurer la pérennité des entreprises et satisfaire les actionnaires. Cela est inhérent à leur mission et souvent aussi à leur formation. 

Cette distance managériale qui est sans doute selon l’anthropologue Hofstede une des caractéristiques du management à la française n’est pas sans conséquences sur les motivations des collaborateurs. Quand cette tension entre les exigences de performance et le travail réel est trop importante, cela tue la créativité et la dynamique de don qui sont les leviers majeurs de l’engagement, Et cela porte  un nom : La  souffrance au travail. 

Dans cet article nous tenterons de cerner l’objet que nous explorons. Il est à la fois massif et invisible car il s’inscrit dans les actes quotidiens de l’expérience professionnel à l’insu même de la conscience des acteurs.  Dans un deuxième temps, nous nous efforcerons de comprendre ce que cela génère dans la subjectivité des travailleurs pour ensuite tenter de dessiner des pistes d’action que beaucoup d’entreprises appellent aujourd’hui la simplification. 

1. Un effort de définition : Les normes c'est quoi ?

Faire une définition des règles et des normes est une opération difficile tant elles sont nombreuses et diverses. Cet exercice rappelle la métaphore des aveugles et de l’éléphant. Chaque individu touche une partie de l’animal et croit avoir accès à la compréhension de ce qu’est l’éléphant. Il est en de même pour ce sujet. Il est complexe et multiforme. Notre propos un plus loin sera de nous concentrer sur l'excès des normes en entreprise mais celles - ci ne sont pas imperméables à toutes les normes qui traversent notre société. 
 
Commençons par une première définition provisoire de ce qu’est une norme et une règle. 
 
Etymologiquement le terme de norme vient du latin « norma » qui signifie équerre. Mettre d’équerre renvoie à mettre en ordre en respectant des règles. 
 
En droit la norme est associée à une règle impersonnelle, formulée de façon générale destinée à organiser la vie sociale dont le non-respect  est sanctionné par l’état à travers ces institutions
 
Les entreprises font plus souvent référence aux normes ISO produite par l’Organisation internationale de normalisation qui « sont généralement le fruit d’un consensus social car elle résulte d’un travail collectif. « Une norme est un document, établi par consensus et approuvé par un organisme reconnu, qui fournit, pour des usages communs et répétés, des règles, des lignes directrices ou des caractéristiques, pour des activités ou leurs résultats, garantissant un niveau d’ordre optimal dans un contexte donné. Une norme internationale est une norme adoptée par une organisation internationale à activités normatives et mise à la disposition du public. »
 
Dans une première approche non exhaustive, on peut distinguer au moins 10 types de normes qui, elle mêmes, produisent une grande quantité de règles.  
 
1. Les normes économiques qui incluent les réglementations sur les prix, les salaires, les profits, ainsi que sur l'entrée et la sortie des firmes dans un marché donné.
 
2. Les normes sociales qui se rapportent à l'emploi et au travail englobent l'ensemble des règlementations et des lois visant à réguler les relations entre employeurs et employés, à assurer des conditions de travail décentes, et à protéger les droits des travailleurs. Cela inclut les lois sur les contrats de travail, le salaire minimum, les heures de travail, la sécurité et la santé au travail, les droits syndicaux, et la protection contre la discrimination et le harcèlement sur le lieu de travail.
 
3. Les normes techniques sont des spécifications conçues pour assurer la fiabilité, la sécurité, l'efficacité, et l'interopérabilité des produits, des services, et des systèmes. Elles définissent des critères précis tels que les dimensions, la capacité, les performances, ou les méthodes de test, et sont souvent élaborées par des organismes de normalisation nationaux ou internationaux comme l'ISO (Organisation Internationale de Normalisation).
 
4. Les normes administratives font référence aux exigences et procédures établies par les autorités gouvernementales ou d'autres entités réglementaires pour la gestion des affaires publiques et l'interaction avec les citoyens ou les entreprises. Elles comprennent des règles sur la manière de soumettre des documents, payer des taxes, obtenir des licences ou des permis, et d'autres procédures bureaucratiques.
 
5. Les normes bureaucratiques désignent l'ensemble des règles, procédures, et pratiques formalisées qui régissent le fonctionnement interne des organisations, particulièrement dans le secteur public. Elles visent à structurer l'administration et à assurer une gestion cohérente, mais sont souvent critiquées pour leur rigidité et leur complexité, pouvant entraver l'efficacité et l'innovation.
 
6. Les normes de qualité sont des ensembles de critères et de directives visant à assurer que les produits, services, ou processus répondent à des niveaux de qualité spécifiques. Elles peuvent concerner la performance, la fiabilité, la sécurité, et l'adéquation à l'usage prévu. Des exemples incluent les normes ISO 9000 pour les systèmes de gestion de la qualité.
 
7. Les normes environnementales sont des règles et des critères réglementaires conçus pour protéger l'environnement naturel et promouvoir la durabilité. Ces normes visent à réduire, contrôler ou éliminer les impacts négatifs des activités humaines sur l'air, l'eau, le sol, la faune, et la flore. Elles peuvent être établies par des gouvernements locaux, régionaux, nationaux, ou par des organisations internationales, et s'appliquent à divers secteurs, y compris l'industrie, l'agriculture, la construction, et le transport.
 
8. Les règles fiscales désignent l'ensemble des lois, des réglementations et des procédures qui déterminent comment les impôts sont calculés, perçus et gérés par les autorités fiscales. Elles couvrent une large gamme de taxes, incluant mais ne se limitant pas à l'impôt sur le revenu des particuliers et des entreprises, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les droits de douane, les taxes sur les biens immobiliers, et les taxes environnementales. 
 
A celles – ci on peut rajouter des normes dites   volontaires
 
9. Les normes de gestion fournissent des cadres pour la bonne gouvernance, la gestion efficace, et les meilleures pratiques au sein des organisations. Elles couvrent divers aspects, y compris la gestion stratégique, les ressources humaines, les finances, le risque, et la responsabilité sociale des entreprises. Un exemple est la norme ISO 31000 sur la gestion des risques.
 
10. Les normes procédurales sont des directives spécifiant les étapes ou les méthodes à suivre pour accomplir une tâche ou atteindre un objectif particulier. Elles peuvent s'appliquer à des processus industriels, des procédures administratives, ou des pratiques de travail, et sont conçues pour garantir la cohérence, l'efficacité, et la qualité dans l'exécution des tâches.

3. L'utilité des normes

Chacune de ces catégories de normes apporte des bénéfices spécifiques à la société, à l'environnement, et à l'économie. Voici un aperçu des avantages de chaque type de norme:
 
  • Les normes sociales (Emploi et Travail) visent à garantir les conditions d’emploi et de de travail sur des bases sures et équitables qui sont el résultat des luttes de l’histoire sociale. Elles sont censées favoriser l'égalité des chances et le traitement équitable des employés.
     
  • Les normes techniques assurent que les produits et services sont fiables pour les consommateurs 
     
  • Les normes administratives visent à améliorer l'efficacité des processus administratifs et gouvernementaux.
     
  • Les normes bureaucratiques assurent une uniformité des processus au sein des organisations en rationalisant les opérations et en standardisant les procédures.
     
  • Les normes Qualité encouragent les entreprises à poursuivre l'amélioration continue de leurs produits, services et processus dans le but de satisfaire les clients en assurant la constance de la qualité des produits et services. Elles contribuent aussi à renforcer 
     
  • Les normes de gestion aident les organisations à améliorer leur efficacité opérationnelle, à réduire les coûts et encouragent les pratiques éthiques 
     
  • Les normes procédurales garantissent la cohérence et la qualité dans l'exécution des tâches et des services. Elles ont également pour but de réduire les risques d’erreurs
     
  • Les normes environnementales contribuent à réduire la pollution et à préserver les ressources naturelles pour les générations futures. Elles encouragent les pratiques durables et l'utilisation efficace des ressources. Elles contribuent également à améliorer leur image de marque.
     
  • Les normes culturelles sont généralement implicites mais constituent des objets qui rassemblent et permettent de faire communauté. 
     
De façon générale toutes ces normes produisent des règles qui contiennent les acteurs et leurs permettent de travailler et vivre plus efficacement ensemble. 

Ce qui pose un problème c’est leur nombre en augmentation constante et les contradictions éventuelles qu’elles peuvent générer du fait de leur diversité.

Ce qui pose aussi problème c'est leur accumulation sans que celle - ci soit questionnée.

Cette situation conduit les acteurs à être confrontés à un idéal pratiquement impossible à atteindre, entretenant un malaise silencieux et inconscient dans les organisations (Dujarier,2018) . 

Dans le secteur juridique par exemple, le site Actu Juridique  révèle qu’en France, le poids des normes a atteint 44,1 millions de mots.  Cette croissance reflète un défi majeur pour les acteurs économiques et juridiques, soulignant l'urgence d'aborder et de rationaliser l'accumulation des normes pour alléger leur impact sur les entreprises et la société. Cette étude a été initiée par le conseil d’état en 2016

La Fondation iFRAP) estime à 100 milliards d’euros le coût annuel des normes pour la France, dont 80 milliards uniquement à la charge de nos entreprises. En appliquant les méthodes et l’agenda qui ont fonctionné à l’étranger, la France pourrait transformer son inacceptable retard en opportunité et viser d’ici à 5 ans, une baisse de 20 milliards sur ces charges pesant sur les entreprises. 

4. ​ La prolifération des règles dans les entreprises françaises

La prolifération des normes en entreprise fait référence à l'augmentation significative et souvent excessive du nombre de règles, procédures, standards, et directives qui régissent les actions et les comportements au sein d'une organisation. Cette prolifération peut concerner divers aspects de la vie en entreprise, allant des procédures opérationnelles aux codes de conduite, en passant par les directives de communication et les protocoles de sécurité. Bien qu'initialement conçues pour améliorer l'efficacité, la qualité, et la conformité, une surabondance de normes peut avoir des effets contre-productifs. Voici quelques implications de la prolifération des normes en entreprise :

Le concept de tétra normalisation proposé par Henri Savall et Véronique Zardet à propos des normes d’entreprises résume bien cette problématique. Leurs travaux ont mis en évidence que cette inflation peut générer des dysfonctionnements et des coûts cachés importants dans les organisations :
 
- Dans  un environnement de travail fortement réglementé  l'autonomie des salariés est paradoxelement encore limitée. Malgré les belles promesses de l'entreprise libérée (Getz,2012), les travaux de Thomas Coutrot démontrent,  statistiques à l'appui,  que l'autonomie des salariés n'a pas véritablement progressé.  

- Lorsque les tâches deviennent trop prescrites et normées, les salariés peuvent trouver moins d'opportunités pour l'exploration, l'innovation et l'expression de leur créativité. Cela peut entraîner une baisse de la motivation intrinsèque, où le travail n'est plus perçu comme enrichissant ou stimulant en soi. Les salariés peuvent alors ressentir une perte de sens

- La complexité et la quantité de normes à respecter peuvent être sources de stress et d'anxiété pour les salariés, particulièrement si la non-conformité entraîne des conséquences négatives. Le stress constant de devoir « cocher toutes les cases » peut également contribuer à l'épuisement professionnel.

- Un cadre trop rigide et normatif peut mener à un sentiment d'aliénation parmi les salariés, qui peuvent se sentir déconnectés des objectifs réels de leur travail ou de l'organisation. Ils peuvent avoir l'impression que leur travail est réduit à suivre des procédures plutôt qu'à contribuer de manière significative.

- L'excès de normes peut créer une culture d'entreprise où la conformité prime sur l'innovation et la collaboration. Cela peut décourager la prise de risque et l'expérimentation, essentielles à la croissance personnelle et organisationnelle. Ce qui est paradoxale avec les injonctions à l'innovation pronés par les stratégies du moment. 

- Un excès de normes peut être perçu comme un manque de confiance de la direction envers les salariés, ce qui peut mettre en péril la  collaboration efficace et une bonne ambiance de travail.

- Enfin, le souçi de respecter en permanence des normes placent les acteurs dans une forme d'obéissance, voire de soumission permanente à des règles, ce qui peut entretenir les acteurs dans une forme de régréssion comme la montré Muriel de Fabregues et jean- Jacques Pluchart (2016)

5. Normes et règles comme formes invisibles du pouvoir

Plusieurs auteurs offrent un cadre de réflexion critique sur la façon dont les normes et les règles peuvent être utilisées et perçues comme des outils de pouvoir et de domination dans les entreprises,

Plusieurs auteurs en sciences sociales et en théorie des organisations contribuent à cette réflexion :
 
  • Michel  Foucault a exploré comment les systèmes de savoir et de pouvoir sont utilisés pour contrôler et réguler les comportements dans la société, un concept qu'il appelle "gouvernementalité". Bien qu'il ne parle pas directement des normes organisationnelles, ses idées sur la surveillance et la discipline peuvent être appliquées à la manière dont les normes régulent les comportements au travail.
     
  • Max Weber Weber a décrit la bureaucratie comme la forme d'organisation la plus rationnelle, caractérisée par une hiérarchie de pouvoir, des règles formelles, et une spécialisation des tâches. Cependant, il a également souligné que la bureaucratie peut devenir une "cage d'acier", limitant l'individualité et la créativité, et renforçant le contrôle de la direction sur les employés.
     
  • Herbert Marcuse, un philosophe de l'école de Francfort, a critiqué la manière dont la technologie et la rationalité instrumentale dans les sociétés industrielles avancées servent à contrôler et à opprimer les individus, un concept qui peut être étendu à la prolifération des normes dans les organisations.
     
  • David Graeber, va encore plus loin en posant l'hupothèse que non seulement l'excès de regles conduit à une régression et à une soumission des acteurs mais peut mener ceux _ci à faire l'expérience de ce qu'il qualifie de « stupidité organisationnelle ». Cette notion fait référence à une situation où les membres de l'organisation sont contraints de suivre des procédures rigides et souvent illogiques qui inhibent la réflexion critique, l'initiative personnelle et l'innovation. Graeber argue que cette situation peut non seulement réduire l'efficacité organisationnelle, mais aussi engendrer des formes de souffrance et de frustration parmi les employés, pouvant être perçues comme une forme de violence symbolique.

    Selon lui,  la  stupidité organisationnelle survient lorsque les systèmes et les procédures bureaucratiques deviennent si enchevêtrés et omniprésents qu'ils commencent à entraver les objectifs mêmes pour lesquels ils ont été conçus. Cela peut inclure des situations où les employés doivent suivre des règles qui n'ont pas de sens pratique ou qui contrecarrent les buts productifs de l'organisation. Cette conformité aveugle aux procédures peut étouffer la créativité et décourager les employés de signaler les problèmes ou de proposer des améliorations.

    Graeber relie également cette dynamique à une forme de violence symbolique, un concept emprunté à Pierre Bourdieu. La violence symbolique se réfère à la domination exercée sur les individus d'une manière si subtile qu'elle est internalisée par ceux-ci sans être reconnue comme contrainte ou oppression. Dans le contexte de l'entreprise, la violence symbolique peut se manifester lorsque les employés acceptent et internalisent les normes bureaucratiques au point de ne plus questionner leur pertinence ou leur efficacité, même quand elles limitent leur potentiel et leur bien-être.

    La perspective de Graeber sur la stupidité organisationnelle et la violence symbolique met en lumière les risques associés à une surrèglementation et à une bureaucratisation excessive dans les entreprises. Cela soulève des questions importantes sur la manière dont les organisations peuvent maintenir un équilibre entre la nécessité de structures et de procédures pour assurer l'ordre et l'efficacité, et la nécessité de préserver l'espace pour la réflexion critique, l'innovation et le bien-être des employés.
 
Pour contrer ces tendances, Graeber suggère de repenser les pratiques organisationnelles de manière à promouvoir plus d'autonomie, de flexibilité et d'engagement critique de la part des employés, tout en réduisant la dépendance à des règles et procédures qui n'ajoutent pas de valeur réelle à l'organisation ou à ses membres.

Ces propositions rejoignent aussi celles de Thomas Coutrot qui plaide aussi pour des pratiques plus démocratiques autour du travail allant même jsquà penser que cette absence de dialogue dans les organisations faclitent l'adhésion à des partis politiques plus autoritaires. 

6. Comment mettre en place une démarche de simplification des normes et des règles en entreprise

Mener une démarche de simplification au sein d'une entreprise est une décision stratégique qui doit être décidée au plus haut niveau Elle peut ensuite s'organiser de la façon suivante:
 
1. Créer un groupe de pilotage intercatégoriel et interhiéarchique chargé de concevoir un processus de mobilisation progressive et de choisir des méthodologies pertinentes

2. Solliciter des équipes et ou des services volontaires pour faire une première expérimentation 

3. Former les équipes à une démarche simple de simplification à partir des outils de la facilitation avant de lancer un diagnostic participatif  permettant d'identifier les points de douleur et ou les sources de tension et de proposer des solutions adaptées

3. Faire un premier bilan de cette étape d'amorcage et former des référents volontaires dans les différents services de l'entreprise 

4°) Généraliser la démarche à l'ensemble des services et équipes 

5°) Capitaliser les expériences en utilisant un intranet dédié aux initiatives 

6°) Suivre les expériences et mesurer leur efficacité en suivant  des indicateurs adaptés

7°) Encourager l'innovation en valorisant les réussites et en recompensant les équipes et ou les collaborateurs ayant contribué à l'amélioration significative du travail
 
La démarche de simplification est un processus continu qui nécessite un engagement de long terme de la part de la direction et une volonté  d'optimiser constamment les opérations de l'entreprise. Une communication efficace, une planification intelligente, et l'implication des employés à tous les niveaux sont essentielles pour réussir cette transformation.

Un plaidoyer pour la simplification en guise de conclusion...

 
Mesdames et Messieurs, 

Aujourd’hui, je ne suis pas devant vous  pour plaider une cause ordinaire, mais pour défendre l'essence même de notre efficacité et de notre humanité au sein des organisations qui façonnent notre monde.

Je vous invite à un voyage à travers le temps, l'espace et la logique, pour redécouvrir la valeur fondamentale de la simplicité dans un environnement professionnel de plus en plus complexe.

Imaginez, si vous le voulez, les débuts de la révolution industrielle, une époque où l'innovation et la standardisation ont donné naissance à l'ère de la production de masse. Ces standards, conçus initialement pour garantir la qualité et l'efficacité, ont jeté les bases de la normalisation dans les entreprises, évoluant avec les décennies pour embrasser chaque aspect de l'activité professionnelle. Mais, Mesdames et Messieurs, quand est-ce que trop est devenu trop ?

Au cours des trente dernières années, nous avons assisté, non pas à une réduction, mais à une multiplication vertigineuse de ces normes. Poussées par la mondialisation, les avancées technologiques et la quête incessante de compétitivité, nos entreprises se sont enchevêtrées dans une toile de procédures si dense qu'elle menace désormais de les étouffer. Ce phénomène, loin d'être un gage de progrès, est devenu un obstacle à l'innovation et à l'agilité.

Cette prolifération n'est pas sans conséquences. Elle pèse lourdement sur les épaules de nos salariés, engendrant stress et frustration, et aliénant l'esprit même qui anime notre travail. Nos organisations, bastions de l'innovation et du progrès, risquent de se transformer en labyrinthes kafkaïens où la créativité est sacrifiée sur l'autel de la conformité. Est-ce là l'avenir que nous souhaitons ?

Il est temps, Mesdames et Messieurs, d'aller vers une Vers une sobriété normative et procédurale en mettant en pla;ce dans nos organisations   des "groupes de travail", chargés d'alléger nos organisations par les trop nombreuses procédures rédigées dans le passé. 

Engageons-nous dans une démarche collective, utilisant les principes de la facilitation pour remettre l'humain au cœur de l'organisation. Ensemble, explorons des solutions innovantes, simples et efficaces, qui respectent l'individu et favorisent un environnement de travail épanouissant et performant. 

Mesdames et Messieurs, je vous appelle à agir avec conviction. La simplification n'est pas seulement une nécessité opérationnelle; c'est un impératif stratégique. En nous libérant des chaînes de la complexité excessive, nous ouvrons la voie à un avenir où les organisations ne sont plus des prisons de papier, mais des espaces de créativité et d'innovation .

Pour l'avenir de nos entreprises, pour le bien-être de nos salariés, pour l'efficacité et l'humanité de notre travail, ensemble, réinventons l'avenir du travail ! 

Je vous remercie.

 

Bibliographie & Sitographie


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Commentaires articles

1.Posté par Nicolas GUILLAUME le 04/03/2024 18:21 | Alerter
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J’ai une problématique inverse avec un client chez qui il n’existe pas de process !! Chacun fait trop à sa sauce … et décide si oui ou non il utilisera les outils de gestion proposés !!
Comment arriver à passer d’une telle « organisation » à qqch de plus cadré , sans que se soit un prison de verr...

2.Posté par JC Casalegno le 05/03/2024 10:14 | Alerter
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Oui nous avons eu aussi ce problème. Toute la question est de trouver le juste milieu. Nous ne plaidons pas pour l'absence de cadre mais pour des cadres intelligents. La dimension contenante des organisations est trop souvent négligée ; c'est peut être ce qui explique qu'au fil du temps, celles -...

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