Face au marché, la politique

Anton Brender montre que les marchés financiers sont source de croissance, car ils contribuent en principe à gérer les risques dus à l’incertitude des activités économiques. Ces marchés ne peuvent assurer leur fonction que s’ils sont régulés. Les acteurs des marchés rencontrent souvent des difficultés à identifier, prévoir et évaluer ces risques. L’encadrement des marchés implique des mesures techniques et une volonté politique. De grands progrès restent encore à accomplir afin, notamment, de limiter le trading bancaire pour compte propre, d’encadrer le speed trading, de contrôler les produits dérivés négociés de gré à gré, de supprimer les paradis fiscaux, d’éradiquer la finance délictueuse… Malgré ses imperfections, le marché reste, pour l’auteur, le meilleur mécanisme de redistribution des ressources et des risques, à condition qu’il soit encadré techniquement et politiquement. 

 

L’attrait du livre réside dans l’expérience financière de l’auteur, dans sa rédaction directe et claire, mais aussi dans ses " non-dits ". Par la pertinence des exemples et la clarté du style, la démonstration d’Anton Brender est convaincante, mais elle n’en demeure pas moins perfectible, tant la problématique des marchés financiers est complexe et changeante.
 

Face au marché, la politique - Editions La Découverte, 2002, 180 pages (prix Turgot 2002)