L’ouvrage montre que les années 1990 ont été marquées par des ruptures politiques, avec la fin de la bipolarisation, et technologiques, avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. En raison de la complexité du monde et de " l’émergence de l’homme connecté ", le pouvoir d’influence constitue l’un des principaux leviers de la gouvernance des institutions modernes. Il repose sur la réputation de quelques leaders, mais aussi sur leur maîtrise de certaines techniques de communication. L’influence constitue le moyen d’action privilégié de nombreux métiers : homme politique, syndicaliste, journaliste, consultant, militant d’ONG… La liberté d’expression en usage dans la société occidentale devrait logiquement conduire à un pluralisme d’opinions sur les problématiques contemporaines. Elle engendre au contraire une forme de dictature du " politiquement correct " et de la " pensée unique ". Les leaders émettent des " signaux de légitimité " et manipulent les " réflexes d’adhésion " des citoyens et des consommateurs à des normes, des valeurs et des croyances à la fois simples et pratiques.
Ludovic François, Romain Zerbib et al. analysent – sans parti pris moral – par quels types de discours plus ou moins réducteurs, par quels renforts d’expertises plus ou moins scientifiques et par quelles actions médiatiques plus ou moins objectives les acteurs sociaux les plus influents favorisent la construction d’une société d’information formatée.
Source : Cercle Turgot