L'intelligence artificielle est - elle de bonne compagnie ? par Georges Botet

Nous allons terminer sur un constat, loin d’être une condamnation, mais fort pessimiste, sur un excès d’investissement « technico affectif » sur les prothèses semblant concurrentes à la pensée humaine.

L’intelligence artificielle que nous voudrions à notre image, mais sans nos défaillances, ne connait ni la fatigue, ni les déconvenues. Elle ignore les craintes et les inhibitions. Les critiques et les reproches lui indifférent absolument. On ne saurait la contraindre qu’en la débranchant de sa source d’énergie. Elle est toujours en réussite et parfaitement efficace (parfois excessivement…) dans les strictes limites de compétence que nous lui avons assignées par programmation. Elle ne connait rien des pannes et de l’obsolescence, sinon par les défauts et les erreurs que nous avons commis dans sa conception et sa fiabilisation.

Mais voici une intelligence sans désirs ou ressentis. Elle nous inspire une certaine crainte en dominant nos insuffisances de son indifférence inaltérable. Mais son pouvoir, qui peut parfois nous impressionner, ne lui apporte ni doute, ni bénéfice ni plaisir. Elle ignore tout de l’émotion humaine bien qu’elle puisse parfois la susciter. Nul ne peut douter que ses apports ne nous soient parfois d’un bon usage et puissent même nous devenir, de plus en plus fréquemment, indispensables.

Mais ici il faut se poser la question majeure : est-elle vraiment de bonne compagnie ?  Peut-elle valoir ne serait-ce que la présence, vivante et fidèle, d’un animal domestique aux pensées rudimentaires, mais vivantes et proches des nôtres ? 

Par Georges Botet