Economie (304)

Le Modèle de marche au hasard en finance


Le dernier ouvrage de Christian Walter retrace l’histoire de la modélisation des cours boursiers, principalement fondée sur les théories de la marche au hasard et du mouvement brownien. L’auteur revisite notamment l’hypothèse de l’efficacité informationnelle (qu’il préfère au principe d’efficience des marchés). Il observe que les principaux modèles appliqués dans les salles de marché (dérivés notamment de l’équation de Black, Scholes et Merton) n’ont pas de réels fondements statistiques et qu’ils résultent d’une " épistémologie spontanée ". Il montre l’intérêt des modélisations des cours boursiers par des processus non browniens (non stables de Lévy) et par les lois d’échelle de Mandelbrot. Il étaye ses réflexions par des démonstrations mathématiques, mais également par des réflexions empruntées aux plus grands philosophes des sciences : la révolution de Popper, la vision de Merton, le schéma de Kuhn, la position de Lakatos, la thèse de Duhem-Quine, le programme de Bloor et Collins…

La lecture de cet ouvrage est exigeante mais incontournable par tous les financiers et/ou mathématiciens (professionnels ou amateurs) actuels et futurs. Il se démarque en effet des nombreux autres manuels et études sur la finance de marché, par l’ampleur et la profondeur des réflexions critiques consacrées aux modes de représentations boursières, à la généalogie des modèles de la marche au hasard, ainsi qu’aux limites de la loi normale et des théories de gestion du portefeuille. Christian Walter est convaincu, comme Max Planck, que " l’on parvient rarement à faire changer d’idée les scientifiques, et que, en définitive, la seule manière de voir bouger les consensus est d’attendre la génération suivante ".
 


Source : Le Cercle Turgot
 

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