Résumé :
" Le pluralisme comme incantation " - Un article publié dans la journal Le Devoir, Montréal, édition du samedi 13 février 2010, page C5
Le Devoir du 3 février dernier publiait dans ses pages un manifeste dans lequel ses signataires se prononcent en faveur d'un Québec pluraliste. Les auteurs visent deux tendances qu'ils voient à l'oeuvre au sein de la société québécoise et dont ils affirment que les débordements qu'elles entraînent risquent de mettre en péril le vivre-ensemble.
La première tendance serait véhiculée par une frange de «nationalistes conservateurs» hostiles à l'expression de la diversité au nom des prérogatives de la majorité historique québécoise. La deuxième tendance serait incarnée par des laïcistes " stricts ", eux aussi hostiles, mais pour d'autres raisons, à l'expression de la diversité. Ces deux tendances conjuguées auraient pour effet de nier le pluralisme constitutif de la société québécoise et les exigences éthiques qui en découleraient.
Les auteurs de ce manifeste s'arrogent ainsi le monopole d'un idéal qu'ils refusent de partager avec ceux qui ne communient pas à leur vision particulière du pluralisme, laquelle n'est ici rien d'autre qu'une version du multiculturalisme tel qu'il se pratique au Canada et dans d'autres pays. On peut certainement adhérer au multiculturalisme, mais on ne saurait pour autant en faire l'emblème du pluralisme alors que toute autre manière de faire société serait vouée aux gémonies et récusée au nom des grandes valeurs de la démocratie.
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Le Devoir du 3 février dernier publiait dans ses pages un manifeste dans lequel ses signataires se prononcent en faveur d'un Québec pluraliste. Les auteurs visent deux tendances qu'ils voient à l'oeuvre au sein de la société québécoise et dont ils affirment que les débordements qu'elles entraînent risquent de mettre en péril le vivre-ensemble.
La première tendance serait véhiculée par une frange de «nationalistes conservateurs» hostiles à l'expression de la diversité au nom des prérogatives de la majorité historique québécoise. La deuxième tendance serait incarnée par des laïcistes " stricts ", eux aussi hostiles, mais pour d'autres raisons, à l'expression de la diversité. Ces deux tendances conjuguées auraient pour effet de nier le pluralisme constitutif de la société québécoise et les exigences éthiques qui en découleraient.
Les auteurs de ce manifeste s'arrogent ainsi le monopole d'un idéal qu'ils refusent de partager avec ceux qui ne communient pas à leur vision particulière du pluralisme, laquelle n'est ici rien d'autre qu'une version du multiculturalisme tel qu'il se pratique au Canada et dans d'autres pays. On peut certainement adhérer au multiculturalisme, mais on ne saurait pour autant en faire l'emblème du pluralisme alors que toute autre manière de faire société serait vouée aux gémonies et récusée au nom des grandes valeurs de la démocratie.
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