Résumé :
" Le projet souverainiste et l'Etat québécois. Sommes-nous en retard d'un chapitre sur l'histoire contemporaine ? " - Un article publié dans Le Devoir, Montréal, Edition du samedi 28 et du dimanche 29 décembre 2002.
La question nationale suppose l'existence d'une communauté de destin. Mais comment celle-ci s'exprime-t-elle aujourd'hui, et que peut-on tirer du contexte social et politique actuel? En matière de conjoncture, on apprend beaucoup sur l'étendue des méprises possibles en fréquentant les textes de ceux qui se sont risqués, depuis trente ans, à interpréter le contexte politique québécois.
Ainsi, il n'y a pas si longtemps, l'Etat-nation apparaissait comme un modèle dépassé qui n'intéressait plus personne, à l'exception notoire des collectivités qui bénéficient déjà des avantages de l'Etat-nation. C'était avant le démembrement de l'Empire soviétique. Depuis, le besoin des peuples de bénéficier de leurs propres institutions politiques s'est exprimé de nouveau. Autres temps, autres peurs : on s'étonne aujourd'hui de la montée du conservatisme partout dans le monde occidental, aux Etats-Unis et en Europe. L'appui croissant accordé à l'ADQ sur l'échelle des intentions de vote au Québec participerait de ce phénomène. D'aucuns y voient l'annonce d'un virage à droite des Québécois, d'autres un piétinement au centre. Mais au centre de quoi ?
Pour le mouvement souverainiste, ce contexte doit être apprécié correctement en ces temps où la conjoncture apparaît moins propice aux grands rendez-vous. L'idée de souveraineté peut-elle résister aux grandes tendances contemporaines ? Sommes-nous en retard d'un chapitre sur l'histoire contemporaine, largués par notre propre mouvement social ? L'individualisme, la mondialisation croissante des rapports sociaux et économiques et la suspicion vis-à-vis de l'Etat ou vis-à-vis de tout projet de réforme ne viendraient-ils pas graduellement à bout du politique et, par extension, des idéaux souverainistes ? Le gouvernement fédéral n'a-t-il pas gagné, au cours des dernières années, la guerre des symboles ?
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La question nationale suppose l'existence d'une communauté de destin. Mais comment celle-ci s'exprime-t-elle aujourd'hui, et que peut-on tirer du contexte social et politique actuel? En matière de conjoncture, on apprend beaucoup sur l'étendue des méprises possibles en fréquentant les textes de ceux qui se sont risqués, depuis trente ans, à interpréter le contexte politique québécois.
Ainsi, il n'y a pas si longtemps, l'Etat-nation apparaissait comme un modèle dépassé qui n'intéressait plus personne, à l'exception notoire des collectivités qui bénéficient déjà des avantages de l'Etat-nation. C'était avant le démembrement de l'Empire soviétique. Depuis, le besoin des peuples de bénéficier de leurs propres institutions politiques s'est exprimé de nouveau. Autres temps, autres peurs : on s'étonne aujourd'hui de la montée du conservatisme partout dans le monde occidental, aux Etats-Unis et en Europe. L'appui croissant accordé à l'ADQ sur l'échelle des intentions de vote au Québec participerait de ce phénomène. D'aucuns y voient l'annonce d'un virage à droite des Québécois, d'autres un piétinement au centre. Mais au centre de quoi ?
Pour le mouvement souverainiste, ce contexte doit être apprécié correctement en ces temps où la conjoncture apparaît moins propice aux grands rendez-vous. L'idée de souveraineté peut-elle résister aux grandes tendances contemporaines ? Sommes-nous en retard d'un chapitre sur l'histoire contemporaine, largués par notre propre mouvement social ? L'individualisme, la mondialisation croissante des rapports sociaux et économiques et la suspicion vis-à-vis de l'Etat ou vis-à-vis de tout projet de réforme ne viendraient-ils pas graduellement à bout du politique et, par extension, des idéaux souverainistes ? Le gouvernement fédéral n'a-t-il pas gagné, au cours des dernières années, la guerre des symboles ?
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