" Philosopher, c’est chercher, c’est impliquer qu’il y a des choses à voir et à dire. Or aujourd'hui, on ne cherche guère. On " revient " à l’une ou l’autre des traditions, on la " défend ". Nos convictions se fondent moins sur des valeurs ou des vérités aperçues que sur les vices ou les erreurs de celles dont nous ne voulons pas. Nous aimons peu de choses, si nous en détestons beaucoup. Notre pensée est une pensée en retraite ou en repli […] Dans ce monde où la dénégation et les passions moroses tiennent lieu de certitudes, on ne cherche surtout pas à voir, et c’est la philosophie, parce qu’elle demande à voir, qui passe pour impiété. "
" Nous ne trouvons jamais dans les paroles des autres que ce que nous y mettons nous-mêmes, la communication est une apparence. "
" Il est absurde de nier que l'homme soit capable de progrès ; il n'est pas moins absurde de croire que ces progrès le délivrent (...). Chaque fois qu'il introduit un élément nouveau dans le système de relations connues qu'est une vieille civilisation, l'homme transforme dans des proportions inévaluables ce système de relations tout entier et peut y introduire le germe d'une désorganisation immense ; ainsi certains progrès ont pu être payés de reculs beaucoup plus grands (...). Sachons au moins que nous ne créons rien à quoi nous ne devions ensuite faire face. A cette condition seulement nous pourrons aborder les problèmes posés par le monde moderne sans le dédain stupide, la terreur imbécile et le niais optimisme qui sont les masques de la pensée impuissante "
" La parole chez celui qui parle ne traduit pas une pensée déjà faite, mais l'accomplit. "