" [...] de nombreuses personnes ne se sentent réellement heureuses et satisfaites qu’avec ceux qui leur sont inférieurs d’une façon quelconque, peut-être intellectuellement, socialement, ou même moralement. Ces inférieurs sont ceux dont elles ont réellement besoin et dont elles dépendent dans la vie. Ces personnes, qui ont besoin de s’assortir avec des inférieurs, sont naturellement le contraire des snobs, mais au fond ces deux types d’individus cherchent la même chose d’une manière différente. Tous deux ont besoin d’être rassurés. "
" Une fois que nous voyons le mal dans une autre personne, il devient possible, et il peut sembler nécessaire, de libérer l’agressivité refoulée éprouvée contre cette personne ; d’où le rôle important que jouent dans la vie la condamnation des autres et, d’une façon générale, la critique, la dénonciation et l’intolérance. Ce que nous ne pouvons tolérer en nous-mêmes, nous ne sommes pas prêts de le tolérer chez les autres. En condamnant les autres, nous pouvons aussi trouver une double satisfaction, directement du fait de nous libérer de nos tendances agressives, et également en nous sentant rassurés parce que nous nous conformons aux normes de ce qui est bien et parfait et que nous les observons. "
" Lorsque nous devenons capables d’accepter à la fois la fatalité et l’importance potentielle de ces mécanismes intérieurs, l’élément archaïque de notre peur à leur égard diminue et nos réactions peuvent être maîtrisées. Nous pouvons alors trouver des moyens permettant à ces forces naturelles de s’échapper en partie pour une utilisation autant que possible constructive. Cela ne peut se faire que par la compréhension, qui elle-même dérive pour beaucoup de la tolérance, "
" En fuyant une chose bonne, qui est devenue plus ou moins mauvaise à nos yeux, nous préservons –en esprit- une image de ce qui était bon, qui avait presque été perdue. Et, en la découvrant ailleurs, c’est comme si nous la faisions revivre dans un autre lieu. "