Névrose managériale : La perversité souvent au coeur des relations de pouvoir

Présentation du cas :
Nous avons déjà évoqué combien les collaborateurs étaient sensibles aux comportements exemplaires de leurs managers avant de leur accorder leur confiance. Cette sensibilité témoigne de l'attente idéale qu'ils peuvent avoir vis-à-vis d'un représentant de l'autorité.

Pour les théories d'inspiration psychanalytique, la figure d'autorité a en effet plusieurs fonctions :
- Elle est le lieu de projections issues de l'Idéal du Moi
- Elle est censé absorber (contenir) une partie de l'angoisse du groupe,
- Elle doit permettre la clarification des identités
- Elle doit permettre la sublimation de la violence primitive
- Elle est " censée " assurer l'équité entre les membres

Otto Kernberg résume assez bien les caractériques d'un bon dirigeant :
Il a une haute intelligence des situations;
- Une personnalité honnête et imperméable au processus politique;
- Une capacité à créer et maintenir des relations d'objet en profondeur;
- Un narcissisme sain ;
- Une attitude " paranoïde " saine, légitimement anticipatrice en opposition avec la naïveté.

Cependant les managers sont confrontés à des situations extrêmes. Leur équilbre psychique est donc fréquemment mis à l'épreuve du réel. Le psychanalyste Jean-Pierre Friedman a particulièrement approfondi cette problématique. Sous l'effet du pouvoir et du stress, la rationalité d'un acteur peut s'affaiblir et laisser libre cours à ses pulsions les plus archaïques. La perversité se traduit par un comportement de manipulation de l'autre dans le but de répondre aux besoins narcissiques du manipulateur. L'emprise qu'exerce un pervers sur sa victime s'opère de façon sournoise. Le sujet manipulé accepte et peut supporter cette relation de dupe tant qu'il espère recevoir du manipulateur une certaine forme de reconnaissance qui ne vient jamais. La névrose perverse est très difficile à soigner car le pervers éprouve une jouissance dans les relations de domination qu'il instaure.

Questions à traiter :
1°) Les films et supports présentés sont l'occasion de tenter de définir de façon clinique les comportements pervers au travail. Nous vous proposons d'étudier en détail le processus relationnel mis en jeu par les acteurs dans le film " Une étrange affaire ".
2°) Comment à votre avis, est il possible d'atténuer la violence perverse quand celle-ci s'est installée entre deux acteurs ?

Sources d'information :
Le perversité un livre de 202 pages accessible sur le net en totalité
Le site Formation en psychiatrie infirmière ***
La pathologie du groupe : la perversité par Vincent Joly, créateur du blog Paradoxa
La théorie des pulsions de Freud
Le dernier tabou des politiques : un article du point
Le psychisme : un équilibre précaire entre des forces qui s'opposent Voir les théories de Stéphane Lupasco Equilibre contradictoire

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