Résumé :
" Plaidoyer pour le Front commun " - Un article publié dans Conjoncture politique au Québec, no 3, septembre 1983, pp. 23-31. Dossier : Famille et société. Montréal : Editions Albert Saint-Martin.
Les loups sont lâchés. La proie : le syndicalisme en général et les syndicats du secteur public et para-public en particulier.
Vu le nombre des travailleurs et des travailleuses impliqués directement et indirectement, vu le caractère socialement décisif des secteurs où cette force de travail est concentrée, et vu aussi le rapport direct qui s'établit face à l'Etat et au gouvernement dans cet enjeu, les luttes des employés des services n'ont jamais eu, depuis 20 ans, la dimension de luttes économiques locales mais elles ont toujours touché à la question décisive des rapports généraux entre Etat, capital et travail dans cette société.
Pour saisir l'enjeu de la lutte actuelle, il ne suffit pas, me semble-t-il, de dire que la charge livrée contre les organisations ouvrières est sans précédent depuis le duplessisme. Il suffit de rappeler quelques dates. [...]
Quand les grèves étaient légales, la loi est venue les rendre illégales. Et quand les amendes et la loi du Parlement ne suffisaient plus pour enrayer la combativité ouvrière on a eu recours aux prisons.
Les gouvernements disposent pour affronter les syndicats d'un arsenal que chaque patron particulier n'a pas. Et en déployant cet arsenal, les gouvernements ne visent pas seulement le rapport de force immédiat avec la force de travail qu'ils emploient, mais ils opèrent au compte de tout le patronat et de toute la classe dominante pour maintenir ou rétablir ce qu'ils appellent l'équilibre des relations de travail. Voilà une évidence qu'il est devenu banal de rappeler.
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Les loups sont lâchés. La proie : le syndicalisme en général et les syndicats du secteur public et para-public en particulier.
Vu le nombre des travailleurs et des travailleuses impliqués directement et indirectement, vu le caractère socialement décisif des secteurs où cette force de travail est concentrée, et vu aussi le rapport direct qui s'établit face à l'Etat et au gouvernement dans cet enjeu, les luttes des employés des services n'ont jamais eu, depuis 20 ans, la dimension de luttes économiques locales mais elles ont toujours touché à la question décisive des rapports généraux entre Etat, capital et travail dans cette société.
Pour saisir l'enjeu de la lutte actuelle, il ne suffit pas, me semble-t-il, de dire que la charge livrée contre les organisations ouvrières est sans précédent depuis le duplessisme. Il suffit de rappeler quelques dates. [...]
Quand les grèves étaient légales, la loi est venue les rendre illégales. Et quand les amendes et la loi du Parlement ne suffisaient plus pour enrayer la combativité ouvrière on a eu recours aux prisons.
Les gouvernements disposent pour affronter les syndicats d'un arsenal que chaque patron particulier n'a pas. Et en déployant cet arsenal, les gouvernements ne visent pas seulement le rapport de force immédiat avec la force de travail qu'ils emploient, mais ils opèrent au compte de tout le patronat et de toute la classe dominante pour maintenir ou rétablir ce qu'ils appellent l'équilibre des relations de travail. Voilà une évidence qu'il est devenu banal de rappeler.
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