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Les 4 Temps du Management

Les éditoriaux

Observer avec respect et lucidité "la libération des entreprises" !


A travers le phénomène du management libéré et de ses avatars, ce qui se joue c'est la déconstruction du management traditionnel et à travers elle, celle de la figure d'autorité qui lui est associée. 

Cette figure traditionnelle de l'autorité managériale est renforcée par l'institutionnalisation du statut cadre qui repose sur une conception très hiérarchique de la fonction. Il suffit, pour le démontrer, de lire la page 11 de la  convention collective nationale de retraite et de prévoyance des cadres approuvée par les partenaires sociaux le 14 Mars 1947 stipulant clairement que le statut cadre doit être attribué aux personnes : 
"- ayant un niveau de qualification équivalente à celle d'un ingénieur 
- exerçant par délégation de l'employeur un commandement sur d'autres salariés ;
- exerçant des fonctions impliquant initiative, responsabilité, et pouvoir être considérés comme ayant délégation de l'autorité du chef d'entreprise." 

Cependant, en positionnant les individus dans l'espace social d'abord en fonction de leur qualification puis  en fonction de leur niveau de responsabilité, elle génère  ainsi des "castes" peu compatibles avec la nécessité de coopérer pour innover et  avec les aspirations d'une gouvernance plus démocratique des nouvelles générations. 

Les entreprises libérées s'efforcent de sortir d'un cadre que certains considèrent comme dépassé. A ce titre leur expérience mérite le respect ! Mais peut - on le faire aussi rapidement ? Est -il possible d' effacer; aussi vite, "les organisateurs" qui ont fondé jusqu'à présent le pacte social ? S'agit - il vraiment d'une expérience de libération quand il faut se soumettre ou se démettre ? N' a t 'on pas remplacé, comme le suggère  l'économiste Frédéric Lordon, la servitude ordinaire en "servitude  joyeuse"? Que deviennent les managers qui ont vécu 'une "désinstitutionalisation de leur identité" qu'ils se soient ou pas conformés au modèle ? 

Il ne s'agit pas de faire le procès des entreprises libérées mais simplement d'observer "sans naïveté béate" les nouvelles figures que prend aujourd'hui l'autorité  dans les organisations. C'est en tout cas dans cet esprit que se déroulera le colloque organisé du 7 et 8 Juillet par l'ESC Clermont sur ce sujet. 

 


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