2. La transformation en profondeur des figures d'autorité
La conception de l'autorité a considérablement évolué au cours du XX siècle et en ce début de XXI° siècle. Nous nous proposons ici d'explorer ce qui nous semble être les 4 idéaux types qui ont traversé et continuent de traverser cette époque: La figure hiérarchique, la figure managériale, la figure postmoderne et enfin la figure "libérée".
Cet effort de clarification peut être est utile autant pour ceux qui occupent une position d'autorité que pour ceux qui la subissent. Des différences significatives trop importantes entre les deux types d'acteurs peuvent parfois expliquent leur interaction malheureuse.
Ces 4 figures sont apparues de façon chronologique sans cesser cependant d'exister quand une nouvelle émerge. Si elles sont très typées au moment de leur apparition, elles se mélangent ensuite au fil de leur devenir. Les dates proposées ne sont évidemment qu'indicatives et ne sont en aucun cas lié à un événement précis.
Cet effort de clarification peut être est utile autant pour ceux qui occupent une position d'autorité que pour ceux qui la subissent. Des différences significatives trop importantes entre les deux types d'acteurs peuvent parfois expliquent leur interaction malheureuse.
Ces 4 figures sont apparues de façon chronologique sans cesser cependant d'exister quand une nouvelle émerge. Si elles sont très typées au moment de leur apparition, elles se mélangent ensuite au fil de leur devenir. Les dates proposées ne sont évidemment qu'indicatives et ne sont en aucun cas lié à un événement précis.
- La figure hiérarchique (1900 - 1970 et suivantes...)
En ce début de siècle, grâce aux progrès techniques, les industries sont en pleine expansion pour répondre aux besoins de la consommation de masse. Les entreprises mettent en place des systèmes d'organisation standardisés et font appel à une main d'œuvre qu’elles espèrent docile.
Sur les conseils de Taylor, elles conçoivent des organisations hiérarchiques pyramidales où chacun a un un poste bien précis. D’un coté, il y a les chefs qui commandent et qui pensent et d’un autre ceux qui obéissent et exécutent. La compétence se définit pour les salariés comme la capacité à respecter des consignes qui ont été élaborées par des personnes plus intelligentes qu’elles : les ingénieurs et les chefs. La relation établie entre eux est verticale descendante et asymétrique. Pour Marx, elle relève de la domination car il s'agit d'obtenir la soumission des collaborateurs qui sont dépossédés d’une grande partie de la valeur ajoutée que leur travail contribue à produire.
Cette soumission ci est obtenue par la peur des sanctions. C’est même la condition de la reconnaissance. Si je me soumets aux chefs, alors je serais reconnu par eux.
Cette capacité à supporter un tel système est préparée par une éducation dite « disciplinaire » (Foucault) fondée essentiellement avant tout sur le respect de l’autorité et des règles.
C'est dans le système familial patriarcal autoritaire que le sujet fera ses premiers apprentissages de l'ordre hiérarchique. A cette époque, en Europe du Sud en particulier, les structures familiales, selon Emmanuel Todd, se caractérisent pas l’importance accordée à la place du Père et la dimension inégalitaire des relations entre les membres de la famille.
La psychanalyse explore cette conception en mettant en évidence le rôle essentiel de celui-ci dans la construction de l’individu. C'est lui qui représente la "Loi" et permet en tant que tiers à l'enfant de se différencier de la mère. Il a donc un rôle positif puisqu'il facilite l'intégration de l'enfant à l'ordre symbolique qui rend possible la vie sociale. Intégrant ainsi peu à peu qu'il ne peut satisfaire tous ses désirs, il accède au stade de la "castration symbolique" qui marque l'accès à la maturité. Il ne sera pas tout puissant mais "un parmi d'autres" (Vasse, ?).
Sur les conseils de Taylor, elles conçoivent des organisations hiérarchiques pyramidales où chacun a un un poste bien précis. D’un coté, il y a les chefs qui commandent et qui pensent et d’un autre ceux qui obéissent et exécutent. La compétence se définit pour les salariés comme la capacité à respecter des consignes qui ont été élaborées par des personnes plus intelligentes qu’elles : les ingénieurs et les chefs. La relation établie entre eux est verticale descendante et asymétrique. Pour Marx, elle relève de la domination car il s'agit d'obtenir la soumission des collaborateurs qui sont dépossédés d’une grande partie de la valeur ajoutée que leur travail contribue à produire.
Cette soumission ci est obtenue par la peur des sanctions. C’est même la condition de la reconnaissance. Si je me soumets aux chefs, alors je serais reconnu par eux.
Cette capacité à supporter un tel système est préparée par une éducation dite « disciplinaire » (Foucault) fondée essentiellement avant tout sur le respect de l’autorité et des règles.
C'est dans le système familial patriarcal autoritaire que le sujet fera ses premiers apprentissages de l'ordre hiérarchique. A cette époque, en Europe du Sud en particulier, les structures familiales, selon Emmanuel Todd, se caractérisent pas l’importance accordée à la place du Père et la dimension inégalitaire des relations entre les membres de la famille.
La psychanalyse explore cette conception en mettant en évidence le rôle essentiel de celui-ci dans la construction de l’individu. C'est lui qui représente la "Loi" et permet en tant que tiers à l'enfant de se différencier de la mère. Il a donc un rôle positif puisqu'il facilite l'intégration de l'enfant à l'ordre symbolique qui rend possible la vie sociale. Intégrant ainsi peu à peu qu'il ne peut satisfaire tous ses désirs, il accède au stade de la "castration symbolique" qui marque l'accès à la maturité. Il ne sera pas tout puissant mais "un parmi d'autres" (Vasse, ?).
"La Lettre au Père écrite" par Kafka à son père en 1919 traduit bien les modalités de cette relation au père autoritaire:
"Comme tu avais un puissant appétit et une propension particulière à manger tout très chaud, rapidement et à grandes bouchées, il fallait que l'enfant se dépêchât; il régnait à table un silence lugubre entrecoupé de remontrances: "Mange d'abord, tu parleras après", ou bien: "Plus vite, plus vite, plus vite", ou bien: "Tu vois, j'ai fini depuis longtemps." On n'avait pas le droit de ronger les os, toi, tu l'avais. On n'avait pas le droit de laper le vinaigre, toi, tu l'avais. L'essentiel était de couper le pain droit, mais il était indifférent que tu le fisses avec un couteau dégouttant de sauce. Il fallait veiller à ce qu'aucune miette ne tombât à terre, c'était finalement sous ta place qu'il y en avait le plus. A table, on ne devait s'occuper que de manger, mais toi, tu te curais les ongles, tu te les coupais, tu taillais des crayons, tu te nettoyais les oreilles avec un cure-dent."
Les institutions comme les familles s'associent pour fabriquer ce que Vincent de Gaulejac appelle l"Homo hierarchicus", c'est à dire un individu docile dont le capitalisme a besoin pour soutenir la forte croissance de ses économies.
Les institutions comme les familles s'associent pour fabriquer ce que Vincent de Gaulejac appelle l"Homo hierarchicus", c'est à dire un individu docile dont le capitalisme a besoin pour soutenir la forte croissance de ses économies.